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Dyslexie et fatigue de l'enfant : symptômes et solutions

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Dyslexie et fatigue de l'enfant : symptômes et solutions

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Dyslexie et fatigue de l'enfant : symptômes et solutions

Découvrez comment gérer la dyslexie et la fatigue : stratégies adaptées et outils efficaces pour aider l'enfant dys dans son quotidien.

Dyslexie et fatigue de l'enfant : symptômes et solutions

La dyslexie est un trouble spécifique du langage et des apprentissages, un TSLA. Elle affecte la langue écrite et rend difficiles les activités de lecture et d’écriture. Au-delà de l’inversion ou de la confusion des lettres et des autres signes, elle cause un épuisement important. Un enfant dys fournit des efforts permanents à l’école. Cette surcharge cognitive fragilise sa concentration, sa persévérance, mais aussi sa confiance en lui. Pourquoi la dyslexie fatigue-t-elle autant ? Quelles sont les manifestations et les solutions pratiques ? Mieux comprendre la fatigabilité des dys est essentiel pour améliorer sa scolarité et son bien-être en classe

Pourquoi la dyslexie fatigue-t-elle ?

Les troubles du neurodéveloppement touchent les matières dites fondamentales (français, mathématiques) et les compétences transversales (coordination des gestes, attention). L’élève dys est donc confronté à ses difficultés durant toute sa scolarité. Mettons-nous un instant à sa place. 

Un traitement de l’information plus lent

La dyslexie ralentit les mécanismes neuronaux de la lecture et de l’écriture. Ces fonctions sont automatisées chez un lecteur normal. Pour un dyslexique, elles demandent un traitement séquentiel. Et les autres troubles ne sont pas en reste. La dysphasie freine la construction du discours. La dyspraxie désorganise l’exécution des gestes. La dyscalculie entrave l’analyse des nombres. Le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) perturbe la concentration. Et pendant ce temps-là ? La classe continue et de nouvelles informations doivent être traitées.

Une gestion de la double tâche permanente

L’absence d’automatisation est une véritable surcharge cognitive pour l’élève dys. Il ne peut pas se reposer sur ses connaissances puisqu’elles ne sont pas stabilisées. Sa mémoire de travail est saturée par le traitement séquentiel des informations. Le recours à sa mémoire à long terme ou à sa mémoire procédurale nécessite d’importants d’efforts. Son attention est mise à rude épreuve comme un jongleur à qui on ajouterait une nouvelle balle à chaque tour. Ses ressources cognitives baissent tout au long de la journée. Et pendant ce temps-là ? D’autres consignes ont été données.

Un manque de pause

Cette stimulation constante de ses capacités attentionnelles et de ses compétences essouffle l’enfant dyslexique. Une petite pause s’impose… Sauf que sa lenteur le met en retard avec le groupe. Quand les autres ont terminé leur activité, ils effectuent un jeu libre ou prennent de l’avance sur les devoirs du soir. Lui, il persévère. Et il n’est pas rare de voir sa récréation écourtée. Il finit de copier la leçon, il relit sa dictée ou il achève sa rédaction. Pas de répit pour le petit dys. Et pendant ce temps-là ? Son réservoir énergétique continue de se vider.

Un besoin d’adaptation des supports et de la méthode pédagogique

Lire un texte pour un dyslexique est un travail d’équilibriste. Il identifie les lettres et leur valeur, il déchiffre les mots, il suit la ligne et passe à la suivante. Et chaque étape lui demande un effort considérable. Même challenge pour les autres dys. Ils relèvent les défis dans leur catégorie et se heurtent à des difficultés. L’élève dys voit ses camarades répondre avec succès aux consignes de l’enseignant. Ils réussissent les exercices rapidement. Ils semblent contents et fiers d’eux. Et pendant ce temps-là ? Le découragement s’installe. La journée de classe parait interminable.

Une surcharge émotionnelle

Les émotions donnent une alerte sur un besoin particulier. Elles sont joyeuses ou désagréables. Elles sont le baromètre du ressenti de l’enfant. À force de fournir d’importants efforts et d’affronter les échecs, l’enfant dys est submergé d’émotions. Ses difficultés découragent ses tentatives. Le neuroscientifique Steve Masson explique combien la motivation est indispensable pour apprendre. Elle est la source de l’engagement dans l’activité. Sans elle, le sentiment d’incompétence se renforce et nourrit des émotions telles que : 

  • la tristesse ;
  • la colère ;
  • la peur de l’échec.

Et pendant ce temps-là ? L’enfant dyslexique se surmène intellectuellement et émotionnellement.

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Quels sont les signes d’épuisement chez l’enfant dys ?

Tous les efforts fournis pour s’adapter à l’école sont l’une des causes de la grande fatigabilité des dys. 

La fatigue cognitive et attentionnelle

Illustres ou non, les porteurs de troubles neurodéveloppementaux sont experts en suradaptation. Dans un épisode du podcast D comme dys, la comédienne Lucie Chochoy, raconte comment elle utilisait des stratégies de contournement très élaborées. Ainsi, elle a souvent surexploité sa mémoire pour échapper à la lecture en apprenant les textes par cœur. Comme elle, de nombreux dys développent leur créativité pour éviter l’inconfort de l’échec. Mais ces stratagèmes ont un coût énergétique important. Ils épuisent rapidement les ressources cognitives et attentionnelles. 

Le découragement

À force de surmonter les défaites et de remettre en question ses compétences, l’élève porteur d’une dyslexie se décourage. À quoi bon persévérer si tous les efforts fournis ne servent à rien ? Nous l’avons vu, la motivation doit être nourrie d’un feedback positif. Alors, en toute logique, si l’enfant n’a que des retours négatifs, il se démotive. C’est ce que le Dr Michel Habib appelle la spirale de l’échec scolaire. Elle est entretenue par : 

  • la répétition des difficultés ;
  • l’incompréhension des adultes (« Fais un effort ! ») ;
  • la mise en marge des camarades (« T’as pas réussi ? Mais c’est trop facile ! ») ; 
  • la baisse de l’estime de soi ;
  • le découragement ou l’irritabilité.

La baisse de l’estime de soi

L’estime de soi se développe à travers le regard des proches et le sentiment de compétence. Si nous reprenons la spirale de l’échec scolaire, nous observons que les troubles des apprentissages fragilisent directement ces deux points. L’entourage doute des capacités cognitives de l’enfant ou de sa détermination. Les résultats obtenus dévalorisent son engagement et sa confiance en lui. Alors, l’enfant dyslexique intériorise sa souffrance scolaire. Il est convaincu de ne pas être à la hauteur. Il ne perçoit plus ses progrès. Ses difficultés ont pris tout l’espace. Petit à petit, il se met en retrait ou exprime un fort sentiment de révolte.

Les troubles du comportement

Fournir des efforts constants pour un résultat décevant entretient un sentiment d’injustice. Parce qu’effectivement, il n’est pas équitable de déployer autant d’énergie et d’être confronté à l’échec. Les enfants dyslexiques qui refusent l’isolement extériorisent leur colère. Elle prend la forme d’une instabilité émotionnelle, voire d’une agressivité. Elle peut se retourner contre eux-mêmes (tocs, scarifications) ou contre l’autre (crises, provocation, violence verbale ou physique). L’adulte ne relie pas forcément son comportement avec un épuisement général. Il y voit une remise en cause de l’autorité quand l’enfant exprime avec force sa souffrance. Un suivi psychologique est alors nécessaire pour entendre sa colère et déconstruire ses mécanismes de défense.

Des troubles psychoaffectifs

La répétition des difficultés a ancré le doute, la mésestime et la peur chronique de l’échec. Lorsque l’anxiété s’installe durablement, elle devient pathologique. Si elle n’est pas prise en charge, elle peut mener à une dépression. Il ne s’agit pas de tomber dans l’alarmisme et le pessimisme. Tous les enfants dys ne souffrent pas de troubles psychoaffectifs. Mais leur hypersensibilité combinée à leur grande fatigabilité les rend plus vulnérables. D’où l’importance de ne jamais laisser une difficulté s’implanter et de consulter des professionnels dès le moindre doute. 

Comment gérer la fatigabilité des troubles dys ? 

Une des particularités des dys est de puiser massivement dans leurs ressources cognitives et attentionnelles. Et il n’est pas nécessaire d’attendre que la dyslexie et la fatigue s’associent pour agir. 

Mettre en place un suivi orthophonique et plus

Un diagnostic précoce de la dyslexie permet d’entamer un suivi en orthophonie. Un soutien psychologique est souvent utile pour restaurer l’estime de soi et accompagner les parents. En présence de troubles associés, dits multidys, d’autres spécialistes peuvent également intervenir. Les plus fréquemment consultés sont : 

  • l’orthophoniste ;
  • le psychomotricien ;
  • l’ergothérapeute ;
  • le psychologue ;
  • le neuropsychologue.

Selon les besoins, le suivi pluridisciplinaire peut être réparti dans le temps. Cela évite de surcharger l’enfant dys et d’aggraver son épuisement.

Définir des aménagements pédagogiques

La collaboration entre tous les professionnels de santé et les professeurs est une des clés de la remédiation. Ensemble, ils déterminent les aménagements scolaires capables de soutenir l’enfant. Elles lui permettent de développer ses compétences et d’exprimer son plein potentiel. Des logiciels d’adaptation et des outils numériques comme Poppins proposent aussi des supports pédagogiques spécifiques à la dyslexie. Ils suivent une démarche positive qui encourage et valorise les réussites. Tout ce qui facilite le quotidien et préserve la motivation de l’élève est à favoriser.

Limiter la double tâche cognitive

Exécuter plusieurs activités simultanément est une difficulté majeure pour les porteurs de troubles dys. De nombreux processus sont mal automatisés, voire pas du tout. Les ressources cognitives sont alors trop sollicitées. Pour éviter d’accentuer la fatigue de l’enfant dyslexique, il suffit de limiter les actions à l’objectif pédagogique principal. Voici quelques exemples. 

  • Copie d’une réponse par l’adulte ou un logiciel de dictée vocale pour soulager l’écriture.
  • Donner les étapes d’une consigne l’une après l’autre.
  • Faire lire le texte par un tiers (adulte, camarade, synthèse vocale) pour mettre en avant la compréhension d’un écrit.
  • Ne pas évaluer l’orthographe d’une copie.

Certaines habiletés cognitives sont longues à s’installer. D’autres restent fragiles et nécessitent des compensations permanentes. 

Utiliser des approches de gestion du stress

Toutes les techniques permettant d’apaiser l’anxiété limitent l’épuisement. La relaxation, la méditation ou la sophrologie donnent des clés pour lâcher-prise. Répondre aux besoins fondamentaux de l’enfant encourage : 

  • ses compétences (« Je sais le faire ! ») ;
  • son autonomie (« Je peux le faire ! ») ;
  • son appartenance au groupe de la classe (« Moi aussi, je sais ! »).

En gérant son stress, il peut s’engager dans la tâche et adopter un état d’esprit positif et dynamique. La motivation ne se décide pas, elle est rendue possible par un contexte rassurant. Les adultes instaurent un climat favorable au bien-être de l’enfant. Ils l’aident à se construire en toute confiance.

Se centrer sur les différents troubles des apprentissages peut faire oublier les conséquences qui gravitent autour de l’enfant. Le constat est là : la dyslexie et la fatigue sont indissociables. Le traitement plus long des informations ralentit considérablement l’élève. En cascade, d’autres difficultés s’ajoutent : le découragement, l’épuisement et la baisse de l’estime de soi. Une grande fatigabilité met l’enfant dys au défi quotidiennement. Les adultes qui l’accompagnent doivent rester en alerte. Les aménagements pédagogiques et le suivi de professionnels de santé sont des outils efficaces et complémentaires. Avec à eux, il évolue dans un cadre bienveillant et peut développer tout son plein potentiel.

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