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ULIS ou SEGPA : choisissez le bon parcours pour votre enfant dys
ULIS ou SEGPA : choisissez le bon parcours pour votre enfant dys
Temps de lecture : 12 mn
Choisir entre l'ULIS ou la SEGPA pour mieux orienter votre enfant dyslexique à l'école et au collège. Toutes les infos pour une décision éclairée.
Quand les troubles dys impactent fortement la scolarité d’un élève, une orientation vers un enseignement adapté peut être envisagée. Pour certains parents, c’est une solution attendue, pour d’autres, une source d’inquiétude. Et s’y retrouver parmi tous les aménagements de la scolarité possibles n’est pas une mince affaire. L’ULIS et la SEGPA sont deux dispositifs d’accompagnement qui, bien que parfois confondus, répondent à des besoins distincts. Comment savoir lequel conviendrait le mieux à votre enfant dys ? Quels sont leurs objectifs et leurs différences ? Dans cet article, nous vous aidons à mieux comprendre ces dispositifs et à faire un choix éclairé pour l’avenir scolaire de votre enfant dys.
La première grande différence entre l’ULIS et la SEGPA réside dans le niveau scolaire concerné. Les unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) sont présentes à tous les niveaux, de l’école primaire au lycée. Tandis que les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) ne sont accessibles qu’au collège.
Toutes les deux s’inscrivent dans la démarche de l’école inclusive, qui ajuste la pédagogie aux besoins spécifiques de chaque élève. Elles offrent un cadre structurant et bienveillant qui permet à chacun de progresser à son rythme tout en développant son potentiel. Voyons maintenant comment elles fonctionnent et comment elles peuvent répondre aux particularités des enfants dys.
L’unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) est un dispositif inclusif intégré à un établissement. Pourquoi parler de dispositif et non de classe ? Parce que les enfants scolarisés en ULIS sont rattachés à leur classe de référence, celle qui correspond à leur âge. À chaque fois que leur niveau le permet, ils suivent les cours de l’enseignement général. Dans les matières où ils sont le plus en difficulté, ils rejoignent l’espace de l’ULIS. Il est encadré par un enseignant spécialisé, le coordinateur, et d’un accompagnant des élèves en situation de handicap collectif (AESH-co). L’objectif est qu’ils développent des compétences scolaires et sociales dans un cadre adapté et bienveillant.
L’effectif d’une ULIS est limité à 12 élèves en primaire et 10 élèves au collège et au lycée. Le coordinateur gère le fonctionnement du dispositif, mais aussi les relations avec les familles et avec l’équipe pédagogique.
Les élèves accueillis en ULIS présentent des profils hétérogènes, tant en termes de niveau scolaire que de spécificités. Ils sont regroupés par tranches d’âge et selon leurs besoins éducatifs. Le but est de favoriser un apprentissage adapté à leurs capacités et à leurs objectifs.
Pour répondre aux besoins particuliers des élèves, les ULIS sont réparties en différentes catégories :
Parmi ces dispositifs, l’ULIS TSLA est celle qui s’adresse spécifiquement aux enfants dyslexiques, dysorthographiques et dysphasiques. Les enfants dyspraxiques, quant à eux, sont parfois orientés vers une ULIS TFM. L’un des défis majeurs pour les familles est l’inégale répartition de ces dispositifs en France. Certaines académies disposent de plusieurs ULIS TSLA, tandis que d’autres n’en ont qu’une, voire aucune. Les familles sont alors obligées de chercher des alternatives plus proches de leur domicile. Ou elles sont contraintes de renoncer. Quant aux ULIS TFC, les plus nombreuses, elles ne sont pas appropriées aux élèves dys. En effet, les troubles du neurodéveloppement (dyslexie, dyspraxie, etc.) n’affectent pas les fonctions cognitives, contrairement aux troubles pris en charge en TFC.
Rejoindre une unité localisée pour l’inclusion scolaire nécessite une demande de reconnaissance de handicap auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). C’est la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui décide de l’orientation d’un enfant en ULIS. Avant cette demande, différentes adaptations pédagogiques sont mis en place en classe ainsi qu’un suivi auprès de professionnels de santé. Tous les troubles dys ne font pas l’objet d’une reconnaissance de handicap. D’autres aménagements répondent aussi à leurs spécificités, comme le PPRE, le PAP ou l’attribution d’un AESH.
La section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) fait partie des enseignements généraux et professionnels adaptés (EGPA). Elle est implantée à l’intérieur d’un collège, c’est une classe à part entière. Elle s’adresse aux élèves dont les difficultés scolaires sont importantes et persistantes. Les élèves suivent les mêmes programmes qu’en section générale, mais avec des adaptations pédagogiques et une différenciation des apprentissages.
Les classes n’excèdent pas 16 élèves et sont réparties en quatre niveaux, de la sixième à la troisième. Une des particularités est de conduire les élèves vers une formation professionnelle après la 3ᵉ.
En plus des matières générales, des enseignements technologiques sont proposés aux élèves de SEGPA. L’objectif est de les sensibiliser au monde professionnel au travers de temps d’ateliers et de stages en entreprise (en 4ᵉ et en 3ᵉ). Elle a donc pour mission de relier les apprentissages à des secteurs d’activités et à des métiers. On retrouve notamment des cours et des temps d’ateliers sur :
En fin de 3ᵉ, les élèves sont capables de se projeter dans des formations dans des lycées professionnels, agricoles ou maritimes, dans des CFA, etc.
À la différence de l’ULIS, la section d’enseignement général et professionnel adapté n’entre pas dans le champ du handicap. Pour entrer en 6ᵉ SEGPA, une demande doit être déposée par les enseignants auprès de la commission départementale d’orientation vers les enseignements adaptés (CDOEA). Cette proposition intervient lorsque les difficultés persistent alors que des aménagements ont été mis en place par l’équipe enseignante. L’orientation peut également se faire en 5ᵉ ou en 4ᵉ.
Dans tous les cas, l’objectif premier est redonner confiance aux élèves en grande difficulté scolaire. Pour certains enfants porteurs de troubles des apprentissages, cette section est une réponse pertinente. Elle leur permet de poursuivre leur scolarité dans une classe avec un effectif réduit et avec des cours moins théoriques.
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Bien que l’ULIS et la SEGPA ne soient pas exclusivement dédiées aux élèves dys, elles peuvent, dans certains cas, répondre à leurs spécificités. Le choix dépend avant tout du profil de l’enfant. Une ULIS sera privilégiée pour un élève avec un trouble identifié du neurodéveloppement. Tandis que la SEGPA conviendra davantage à ceux qui sont en grande difficulté scolaire.
Lorsqu’un élève rencontre des difficultés, il est essentiel de distinguer un trouble du neurodéveloppement (comme la dyslexie, la dyspraxie ou le TDAH) d’un simple retard d’apprentissage. En effet, les manifestations peuvent parfois sembler similaires : lenteur dans l’acquisition des compétences, difficultés de concentration ou d’expression écrite, etc. Mais la nature du trouble et la manière d’y remédier sont bien différentes.
Dans le cas des enfants dys, ces difficultés d’apprentissage ne sont pas liées à un manque de travail ou à un retard éducatif. Elles sont le résultat d’un fonctionnement cognitif spécifique qui nécessite des adaptations pédagogiques. C’est pourquoi l’identification des besoins de l’enfant passe par un diagnostic réalisé par des professionnels de santé. Orthophonistes, psychologues, neuropsychologues et parfois psychomotriciens jouent un rôle clé dans cette évaluation. Il est souvent recommandé de croiser leurs expertises afin d’obtenir un bilan complet et précis du profil de l’enfant.
L’objectif de cette démarche n’est pas de coller une étiquette ou de limiter l’enfant à un diagnostic, mais au contraire de mieux comprendre son mode de fonctionnement. Cela permet de mettre en place les aménagements pédagogiques les plus adaptés et d’orienter, si nécessaire, vers un dispositif spécifique comme l’ULIS ou la SEGPA.
L’un des enjeux majeurs reste la préservation de l’estime de soi de l’enfant. Un trouble non détecté ou mal pris en charge peut conduire à une perte de confiance et, à terme, au décrochage scolaire. À l’inverse, une approche bienveillante et personnalisée lui permet de progresser à son rythme, de s’épanouir et de prendre du plaisir à l’école comme au collège.
Une affectation en classe spécialisée est souvent effrayante pour les parents. Ils craignent que l’on stigmatise leur enfant ou qu’on le marginalise. Ces peurs doivent être écoutées. Le rôle de l’équipe pédagogique est de rassurer et d’accompagner les familles vers la réponse la plus adaptée aux besoins de l’enfant.
La SEGPA est pertinente lorsque la dyslexie a entraîné un retard scolaire important et durable. Pour mesurer ce retard, le professeur de CM2 fait passer à l’élève une évaluation de niveau CE2. Ce test est l’un des indicateurs qui motive une proposition d’orientation au collège en 6ᵉ ordinaire ou en classe spécialisée. Pour un enfant qui ne prend plus de plaisir dans les apprentissages traditionnels, un effectif réduit et des enseignements technologiques sont une bonne façon de retrouver le plaisir d’apprendre. Une vigilance particulière s’impose néanmoins pour les élèves dyspraxiques. Les temps d’atelier peuvent être une nouvelle source de difficulté. L’avis du psychomotricien ou de l’ergothérapeute est important pour placer l’enfant en situation de réussite. Parce que l’une des principales missions de ces classes adaptées est justement de restaurer un sentiment de compétences et d’efficacité.
Pour poursuivre une scolarité en ULIS, une reconnaissance de handicap est obligatoire. Mais elle n’est pas systématique pour la dyslexie et les autres troubles dys. C’est l’ampleur des difficultés et leurs répercussions dans le quotidien de l’enfant qui détermine une demande auprès de la MDPH. Par ailleurs, une reconnaissance de handicap ne justifie pas pour autant une orientation en ULIS. Là encore, ce sont les avis croisés des différents professionnels de santé avec l’équipe enseignante qui détermine la pertinence d’aller en ULIS. Quoi qu’il en soit, le dispositif qui répond aux ttroubles spécifiques du langage et des apprentissages est l’ULIS TSLA. Et le manque de ces sections spécialisées est un réel problème. En effet, les ULIS TFC ne répondent pas à la dyslexie. Elles s’adressent à des élèves dont les fonctions cognitives ou mentales sont déficientes. Et nous ne le rappellerons jamais assez, les enfants dys n’ont pas de déficience. Is ont une logique d’apprentissage différente qui nécessitent des adaptations et des aménagements pédagogiques. Il est donc important de bien connaître les différents dispositifs présents sur votre territoire.
Avec Catherine Grosmaitre PhD, Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
En théorie, un élève qui entre en ULIS ou en SEGPA peut réintégrer le parcours dit ordinaire. Dans les faits, c’est assez rare. En effet, si les apprentissages respectent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, le niveau scolaire est adapté aux capacités des élèves. Il y a généralement un décalage important avec les classes de référence. Le risque est grand de placer l’enfant en échec alors qu’un travail a été mené pour restaurer son estime de lui-même et son sentiment d’efficacité.
Néanmoins, les temps d’inclusion en dispositif ULIS ont l’avantage d’évoluer en fonction des progrès de l’élève. Il est donc tout à fait envisageable d’augmenter les temps de scolarisation en milieu ordinaire à condition que cela réponde à ses besoins. La SEGPA étant une classe à part entière, il est plus difficile de reprendre la filière générale. Mais cela reste possible. En fin de 3ᵉ, le collège propose des passerelles vers des CAP ou en lycée professionnel.
L’accompagnement et le suivi scolaire sont décisifs dans la réussite des enfants dys orientés en ULIS ou en SEGPA. Le soutien parental, tout comme la prise en charge de l’équipe éducative, favorise l’implication de l’élève. Parce qu’il n’y a pas de réussite possible sans préservation de l’estime de soi et de la motivation.
Choisir entre l’ULIS ou la SEGPA n’est pas une décision simple pour les parents d’enfants dys. Ces deux dispositifs offrent un cadre structurant et bienveillant, mais ils s’adressent à des profils différents. L’ULIS TSLA concerne les élèves avec un trouble du neurodéveloppement nécessitant un accompagnement spécialisé en inclusion. La SEGPA répond aux besoins des élèves qui rencontrent des difficultés scolaires sévères et durables, sans forcément de trouble avéré. Quelle que soit l’orientation retenue, l’élément clé reste l’accompagnement de l’enfant dys, tant sur le plan scolaire qu’émotionnel. L’objectif principal est de lui offrir un parcours qui lui permette de progresser à son rythme et de s’épanouir pleinement.
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