96 % des parents sont conscients de l’influence des écrans dans le développement de leur enfant. Certains déplorent leur omniprésence, d’autres vantent les mérites des applications pédagogiques. Tous s’accordent sur le besoin d’en contrôler l’accès. Mais 2 parents sur 3 estiment que les conseils pour limiter le temps d’écran sont trop généraux. Et pour un jeune dyslexique, on fait comment pour séparer les usages ludiques et sérieux ? Quelle est la bonne utilisation des outils technologiques avec une dyslexie ? Avant de déclarer forfait, faites le point sur les pratiques adaptées aux dys. 

Quels sont les effets du numérique pour les enfants dys ?

Les enfants et les écrans : le sujet est incontournable. Que ce soit pour des questions de santé ou de pédagogie, découvrons comment accompagner le jeune dyslexique dans ses usages de la technologie.

L’impact des écrans chez les enfants

La surexposition des jeunes aux écrans fait l’unanimité. 40 % des parents se disent débordés par leur utilisation et ses conséquences négatives. Ils constatent : 

• 52 % de changement de comportement comme des colères, une irritabilité, une agressivité ; 
• 36 % de difficultés d’attention ; 
• 22 % d’incidences sur le langage. 

Alors, la tablette ou l’ordinateur créent-ils un trouble de l’attention, comme le TDA/H ? Sont-ils l’une des causes de la dyslexie ? Non. Les troubles spécifiques des apprentissages sont d’origine neurodéveloppementale. Mais que l’enfant soit dyslexique ou non, une exposition sans cadre ni limites appauvrit le langage et impacte la concentration. La vision de près est également sursollicitée. Alors, utiliser raisonnablement les écrans avec une dyslexie ?

La plus-value de la technologie pour les troubles dys

Dans un épisode du podcast D comme Dys, l’orthophoniste Charline Brossard présente ses recherches sur l’innovation au service des troubles neurodéveloppementaux. 

« On commence à comprendre que ces jeux vidéos et ces outils numériques peuvent être utilisés comme n’importe quel autre outil. »

Ils répondent au besoin d’avoir : 

• un entraînement régulier pour renforcer la rééducation chez l’orthophoniste ; 
• des adaptations pédagogiques ciblées à l’école.

La diversité des applications et des techniques fournit la flexibilité indispensable aux aménagements raisonnables en classe. Ils offrent une réponse aux troubles spécifiques des apprentissages. Ils facilitent la progression des élèves en respectant leurs besoins. 

Quelles sont les utilisations des écrans avec une dyslexie ?

La technologie permet une diversité des usages pédagogiques. Elle fait partie des stratégies d’enseignement pour les élèves présentant des difficultés en lecture.

Stimuler la motivation

L’enfant présentant des troubles dys a besoin d’un objectif atteignable pour conserver son engagement dans la tâche. Les outils technologiques ont la particularité de faciliter l’exécution de certaines consignes (lire un texte, corriger l’orthographe des mots en cas de dysorthographie associée). Ils s’ajustent au niveau de l’élève (apprentissage par paliers).

Encourager les efforts avec le feed-back positif

Les applications ou les jeux pédagogiques spécialisés pour les dys développent l’autonomie et mettent en avant les réussites. Ils renvoient une réponse immédiate qui renforce le résultat (encouragements) ou poursuit l’entrainement (répétitions). Un jeune dyslexique a besoin d’être valorisé dans ses efforts pour maintenir un esprit dynamique. 

Choisir les outils technologiques pour les troubles des apprentissages

Lors d’une reconnaissance de handicap, certains outils de compensation peuvent faire l’objet d’un financement de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

La synthèse vocale

Elle aide la lecture des textes grâce à une voix de synthèse. 

La dictée vocale

Elle écrit des mots ou une phrase lue à l’oral. 

Le correcteur orthographique

Il propose des corrections de l’orthographe des mots et des phrases. 

Les livres audio

Ils facilitent l’accès à la lecture grâce à la découverte audio des œuvres de littérature, des documentaires, etc.

Le cartable numérique

Il aide à classer les documents numérisés à l’école dans des fichiers colorés et rangés par matière.

Le scanner

Il numérise les supports utilisés en classe pour soulager le passage à l’écrit et remettre en forme un texte.

Les logiciels spécialisés pour la dyslexie

Ils allient une interface ludique avec des objectifs pédagogiques. Poppins s’inscrit justement dans cette démarche. Les exercices de lecture ciblent les besoins spécifiques des enfants dyslexiques tout en limitant la durée de connexion : 20 minutes de jeu, pas plus. 

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Comment gérer le temps d’écran des enfants dyslexiques ?

Les professionnels de santé s’accordent sur les modalités d’exposition des plus jeunes aux outils technologiques. 

Établir un équilibre entre le temps d’écran et les autres activités

Comme nous le rappelle Charline Grossard, les tablettes, les ordinateurs et tous les logiciels ne sont que des outils. Le problème n’est pas leur manipulation, mais ce que l’enfant fait grâce à eux en complément d’autres activités. Elle distingue ceux qui laissent le jeune passif (la télé) de ceux qui engagent une action. « Des études montrent qu’il y a des enfants, qui utilisent ce type de supports, qui peuvent avoir de meilleures compétences langagières ou motrices. C’est vraiment une histoire de balance. Plus on fait quelque chose, moins on fait autre chose. Donc, l’objectif, c’est de trouver un équilibre. »

Impliquer les parents dans l’utilisation des écrans

L’autonomie gagnée avec les outils innovants ne doit pas faire oublier la place des adultes. Certes, ils sont garants du moment passé sur la tablette, l’ordinateur ou le smartphone. Mais ils exercent bien plus qu’un simple contrôle. Le suivi des résultats est un moyen de valoriser les progrès et de sortir des évaluations scolaires souvent source de stress et d’appréhension. L’interface ludique est attractive pour s’engager dans la tâche. Et elle offre aussi l’occasion de discuter avec légèreté d’un sujet sérieux : les avancées et les compétences de son enfant.

Ce qu’il faut retenir…

Vous l’aurez compris, il n’est pas question ici de diaboliser ni d’idéaliser la technologie. L’utilisation des écrans pour la dyslexie doit avoir du sens. Ils ne sont que des outils et pas une activité en soi. Ils offrent des aménagements pertinents en classe ou des entrainements ludiques complémentaires au suivi orthophonique. Mais même lorsque le but est pédagogique, le temps d’écran et l’usage doivent être surveillés par un adulte. La réponse apportée est dans le juste équilibre entre la technologie et toute la diversité d’activités à partager avec votre enfant dys. 

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