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La mémoire de l’enfant dys : comment la stimuler ?
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La mémoire de l’enfant dys : comment la stimuler ?
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Comprenez les différents types de mémoire chez l'enfant dys et obtenez des conseils pratiques pour faciliter leurs apprentissages.
La mémoire est un système complexe. Chacun la décrit comme bonne ou mauvaise. On la perd, on la stimule, on la retrouve. Elle est indissociable de notre vie et des apprentissages. Pour cette raison, la mémoire de l’enfant dys est encore plus à préserver. Les difficultés liées aux troubles surchargent le processus de mémorisation. Plus encore, une fragilité de la mémoire de travail est très souvent présente lors de troubles des apprentissages. Ne laissez pas votre espoir vaciller ni la mémoire de votre enfant ! En comprenant comment elle fonctionne, vous aurez des clés d’action et de remédiation.
Entrons dans le vif du sujet : il n’y a pas une, mais des mémoires. La mémoire est un système pluriel, dynamique et complexe que l’on divise en cinq modes avec des circuits neuronaux différents.
Ces systèmes sont eux-mêmes répartis dans deux temporalités :
Les souvenirs de son enfance, des dernières vacances ou des leçons apprises à l’école sont archivés durablement. Michèle Mazeau, médecin spécialiste des troubles du développement cognitif, décrit la mémoire à long terme comme une sorte de bibliothèque. On la remplit d’informations, on les classe et on les retrouve quand on en a besoin. La récupération est sélective, car elle engage un traitement par le sens pour mettre en lien les souvenirs. Une réactivation régulière est indispensable pour garder en alerte les données. Autrement, elles restent enfouies au fond d’une étagère, condamnées à l’oubli.
Elle gère les automatismes. Elle se construit et se consolide petit à petit. L’automatisation permet la mise en mouvement. On ne sait pas forcément expliquer comment on fait, mais on sait faire. Grâce à elle, votre enfant marche, fait du vélo, fait ses lacets et conduira une voiture. La mémoire procédurale répond au « comment ? » de nos actions.
Elle enregistre les informations sensorielles. Elle s’appuie sur les repères visuels, olfactifs, tactiles et spatiaux, auditifs, gustatifs. C’est le tout petit enfant qui se rappelle le visage familier de sa tante et le plus grand qui a mémorisé le trajet jusqu’à la boulangerie. C’est cette chanson qui ramène votre ado au souvenir de vos premières vacances. C’est la madeleine de Proust déclinée au quotidien.
Les mémoires procédurale et perceptive sont économes sur le plan cognitif : elles sont implicites et inconscientes.
Elle est transférable en mots : on peut expliquer, raconter, etc. Elle est parfois nommée mémoire déclarative ou verbale. Elle regroupe les connaissances sur le monde et sur soi (les objets, les mots, les lieux, les personnes, etc.). Les connaissances académiques et scolaires en font partie. La mémoire sémantique est celle du langage.
Elle collecte les moments personnellement vécus (les souvenirs). Elle facilite le positionnement dans le temps et l’espace (« Quand j’étais petit, je me rappelle… », « Je connais Annecy, j’y suis allé à l’école. Il y avait… », etc.). Grâce aux repères pris, elle améliore la projection dans le futur. Elle est très liée à la mémoire sémantique et au langage. C’est pour cette raison que les premiers souvenirs n’interviennent pas avant 3 à 5 ans, lorsque la parole devient plus élaborée. Elle évolue également. Certains détails disparaissent, des généralités apparaissent (« À mon époque… »).
Les mémoires sémantique et épisodique répondent au « quoi ? » de nos actions. Elles se racontent verbalement : elles sont explicites et conscientes.
La mémorisation sur un temps bref vous paraît moins importante ? Elle est pourtant capitale notamment dans tous les mécanismes d’apprentissage. Les mémoires de travail et prospective sont les deux systèmes mémoriels à court terme.
Elle stocke les informations du présent, celles qui doivent rester actives le temps de traiter une tâche. Elle est essentielle aux apprentissages. Elle est opérationnelle de quelques secondes à quelques minutes. La Dr Michèle Mazeau la compare à un jongleur. L’enfant gère les entrées successives et il doit les traiter avec rapidité et efficacité. Un oubli ou une confusion et tout s’effondre.
La mémoire de travail est omniprésente chez les plus petits comme chez les adultes. Pour l’élève, elle permet de :
Elle est une sorte de mémoire tampon ou de mémoire vive dans le cerveau. On considère qu’un enfant peut retenir temporairement de 2 à 7 éléments suivant son âge. Différentes études tendent à montrer que la mémoire de travail de l’enfant dys est souvent fragile.
Elle est en lien constant avec les différents systèmes de mémorisation. Elle sollicite d’anciennes informations pour accomplir une tâche. Elle engage une action cognitive qui sera probablement encodée dans la mémoire à long terme.
La mémoire du futur est la moins étudiée de tous les processus mnésiques. Elle est très fragile. Elle permet de noter une action à venir. C’est une sorte de post-it neuronal, pour ne pas oublier d’acheter du pain, de passer un appel, de sortir la poubelle, etc. Les adultes sollicitent davantage cette forme de souvenir du futur. Les enfants y ont surtout recours en classe : faire ses devoirs le soir, mobiliser une leçon pour réaliser un exercice, faire signer un mot… Pour un élève dys ou porteur de trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) retenir une consigne prospective est un véritable challenge. Leurs troubles rendent difficile le rappel des savoirs et leur mémoire de travail est fréquemment surchargée.
Tous les systèmes mémoriels sont en interaction les uns avec les autres. Le sens facilite la mémorisation de l’enfant dys. Il favorise les connexions neuronales. Ces mises en lien ne sont possibles que si les fonctions exécutives jouent leurs rôles d’inhibition, de flexibilité et de planification. Moins populaires que la mémorisation, elles sont pourtant primordiales.
Nous l’avons vu, la mémoire de travail engage un traitement de surface des informations. La rétention est brève et encourage une action. Pour qu’elle soit possible, les éléments traités doivent être triés. Ce sont les fonctions exécutives qui permettent l’analyse des données. Elles évitent toute surcharge cognitive. Ces deux processus sont intrinsèquement liés. Chez de nombreux enfants dys, elles sont fragiles ou défaillantes. Ceux porteurs d’un TDA/H sont davantage touchés par cette altération.
Pour mieux comprendre comment elles peuvent mettre en difficulté la mémoire de l’enfant dys, voici une description des domaines concernés par ces mécanismes.
Les fonctions exécutives sont un ensemble d’habiletés qui gèrent :
Il gère les automatismes en résistant aux distracteurs. Il permet de se focaliser sur l’information pertinente pour atteindre un objectif fixé.
Chez l’élève, le contrôle de l’inhibition est notamment nécessaire pour répondre à une consigne.
Elle permet l’ajustement face aux nouvelles situations. Elle facilite :
Chez l’élève, la flexibilité mentale est indispensable pour :
Elle aide à l’organisation des actions qui répondent à l’objectif.
Chez l’élève, la planification est sollicitée pour :
Lorsque ce système est atteint, les répercussions sont nombreuses. On les retrouve dans le quotidien, dans la scolarité, mais aussi dans la sphère familiale, sociale et, plus tard, professionnelle.
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Le moteur principal de la mémorisation se divise en trois mouvements :
Comme le rappelle Steve Masson, neuroscientifique et pédagogue, la base de l’apprentissage est dans la stimulation et dans la mise en action cognitives. Aussi, pour remplir sa bibliothèque mémorielle, l’enfant doit être encouragé dans ses entraînements.
Elles sont directement liées à la motivation. S’il se sent valorisé, l’enfant dys peut davantage mobiliser les connaissances accumulées au fil du temps. Un environnement serein et bienveillant améliore les conditions d’apprentissage.
Il alimente le cercle vertueux de la motivation, de l’estime de soi et du neuro-feedback. Un enfant dys (comme tout enfant… et même les adultes) a besoin d’avoir un retour constructif sur ce qu’il fait. Les connaissances engrangées sont consolidées et les erreurs peuvent être rectifiées.
Herman Ebbinghaus, philosophe et psychologue allemand du 19ᵉ siècle, a établi une courbe de l’oubli qui est encore d’actualité aujourd’hui. Elle montre comment les données se perdent au fil du temps lorsqu’aucune réactivation n’est opérée. Tout apprentissage nécessite des cycles de traitement des informations :
Renouveler les sessions d’entrainement et espacer la récupération des connaissances renseigne le cerveau sur l’importance des informations à stocker en mémoire. Il contribue à leur rétention, il établit des liens et leur donne du sens.
La clé pour développer les capacités mnésiques de l’enfant dys ? Répéter, espacer, réintroduire les acquis dans des contextes variés.
Des études scientifiques pointent du doigt des fragilités mémorielles pour expliquer, en partie, les troubles des apprentissages. De manière générale, la mémoire de travail fait souvent défaut aux enfants dys. Plus spécifiquement, la mémoire sémantique serait défaillante dans la dyslexie, la dysorthographie ou la dyscalculie. La mémoire procédurale serait instable lors de dyspraxie et dysgraphie. Pour les porteurs d’un TDA/H, la mobilisation de la mémoire de travail et des fonctions exécutives est insuffisante. A contrario, leur mémoire à long terme est généralement très bonne.
Pour ces raisons, la variété des approches pédagogiques et le fractionnement des tâches sont nécessaires pour consolider l’encodage et la mobilisation des connaissances. La diversité des processus mnésiques offre de nombreuses stratégies de contournement et de compensation.
Nous l’avons vu, la mise en action est primordiale pour stimuler la motivation et faciliter l’attention de l’enfant dys (et des autres !). Si apprendre par cœur est inévitable pour retenir ses tables de multiplication ou certaines leçons, cette méthode doit être utilisée avec modération. Pourquoi ? L’apprentissage brut cause souvent des difficultés aux enfants porteurs de troubles dys ou d’un TDA/H. Il a peu de sens pour eux et glisse littéralement sur leurs neurones.
En pratique ? Diversifier les situations de mémorisation. Les approches ludiques et les jeux dits sérieux sont d’excellents compléments aux méthodes scolaires et conventionnelles. La manipulation et la matérialisation des savoirs (dessins, pictogrammes, couleurs, objets, etc.) sont des supports qui faciliteront le maintien de l’attention.
Répondre à des questions et en poser sont des moyens de conceptualiser ce qui a été appris. Cette démarche suscite la métacognition (la connaissance de sa compréhension) et l’anticipation. Par exemple, l’enfant peut se mettre à la place de l’enseignant et imaginer trois questions.
La technique des flaschcards est une manière de mémoriser en répétant les notions. Une information est notée au recto d’une carte avec sa réponse au verso. Avec le parent, ou seul pour les plus grands, l’enfant teste ses connaissances. Celles qui sont maîtrisées sont placées dans un tas à part pour être révisées plus tard (cf. espacement des répétitions). Celles qui sont incertaines sont revues régulièrement.
Une autre manière de consolider la mémorisation est d’avoir un retour sur ses connaissances. La correction doit être immédiate pour être efficace. Dans quelques heures ou le lendemain, elle perd son intérêt. Et c’est encore plus vrai pour les enfants dys qui confondent des notions ou qui souffrent d’un trouble de l’attention.
Les flashcards évoquées précédemment sont un bon moyen de s’évaluer. Les applications pédagogiques numériques, comme celle de Poppins, offrent un feedback immédiat aux enfants dys. Les activités sont adaptées aux spécificités des troubles des apprentissages et elles évoluent avec leurs compétences.
Dormir est tellement banal que l’on oublierait presque que c’est fondamental. Vous pouvez mettre en place tous les conseils cités auparavant, engager un suivi régulier chez un professionnel de santé. Mais si votre enfant est épuisé, toutes vos actions resteront sans effet. Pire, les troubles mnésiques s’aggraveront et auront un impact négatif sur ses savoirs. La mémoire de votre enfant dys se restaure et se consolide quand il dort. Le cerveau trie, recycle et met en réseau les connaissances apprises le jour. Revoir une courte leçon avant le coucher est parfois une astuce efficace pour aider l’intellect à engrammer les notions.
Nous l’avons vu, bien apprendre, c’est répéter et espacer. L’information doit être réactivée :
Cette technique permet de découper les sessions, de faire du lien et de limiter les interférences avec des données proches. La notion de contraste est importante pour éviter la confusion entre des éléments similaires (pensez aux fameux homophones qui mettent en difficulté les élèves dyslexiques). La mémoire sature si la règle générale et les exceptions sont vues en même temps. En espaçant les séances de révision, le travail est fractionné (allègement de la tâche) et la mémorisation facilitée (sentiment de compétence et d’efficacité).
Dans ce processus dynamique et évolutif, la mémoire de l’enfant dys est très souvent mise en difficulté par les spécificités de ses troubles et une fragilité mémorielle. L’accès à la mémoire à long terme est possible grâce aux actions combinées de la mémoire de travail et des fonctions exécutives. Une stimulation cognitive adaptée est nécessaire pour fractionner les tâches chaque jour et espacer les révisions. Elle doit donner du sens à ce qui est appris pour faciliter les liens cognitifs. La répétition, le sommeil et la motivation sont des éléments capitaux pour solliciter la mémoire des enfants dys et des autres.
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Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.
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Avec Catherine Grosmaitre PhD, Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
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