Blog

Dyslexie et orthophonie : pourquoi un suivi adapté est essentiel

Dans cet article

Partager
Partager l'URL
https://www.poppins.io/blog/dyslexie-et-orthophonie-pourquoi-un-suivi-adapte-est-essentiel

Dyslexie et orthophonie : pourquoi un suivi adapté est essentiel

Temps de lecture : 0 mn

Dyslexie et orthophonie : pourquoi un suivi adapté est essentiel

Découvrez pourquoi le suivi en orthophonie pour une dyslexie est indispensable. Identifiez les missions et les enjeux d’une prise en charge efficace.

Au 19ᵉ siècle, l’orthophonie fait son apparition. À cette époque, elle « redresse la parole » et s’occupe uniquement du bégaiement. En 1964, elle prend sa place dans le Code de la Santé publique. Elle devient incontournable dans la prise en charge des troubles des apprentissages. Aujourd’hui, les orthophonistes représentent 4 % de l’ensemble des professionnels de santé et près de 97 % sont des femmes. Elles aident les enfants comme les adultes en difficulté avec le langage oral et écrit. Alors, tout naturellement, l’orthophonie et la dyslexie forment un duo essentiel et indissociable. Mais connaissez-vous vraiment son rôle dans la rééducation des troubles du neurodéveloppement ? Quelles sont ses missions en dehors du bilan de dyslexie ? Comment prend-elle sa place dans le parcours de soin et dans la scolarisation de l’enfant dys ? Entrez et poussez la porte du cabinet… 

L’orthophoniste : la spécialiste du langage

Dès qu’une difficulté langagière se dessine, les parents, le médecin de famille ou les enseignants orientent l’enfant vers un thérapeute. 

Quel est le rôle d’une orthophoniste ?

La professionnelle du langage a 4 missions phares : 

  • prévenir ;
  • dépister ;
  • diagnostiquer ;
  • rééduquer.

Elle accompagne les patients du nourrisson à l’adulte (dont les personnes âgées). Ses tâches se centrent sur les difficultés qui touchent : 

  • le langage oral ;
  • les apprentissages ;
  • la cognition mathématique ;
  • l’oralité ;
  • la déglutition.

Elle est en mesure de recevoir des profils différents qui dépassent les troubles du neurodéveloppement. Elle peut aider, par exemple : 

  • un bébé qui peine à avaler les aliments ;
  • un adolescent porteur d’un bégaiement ;
  • un professeur ou un chanteur dont la voix est l’outil de travail ;
  • un patient victime d’un AVC ;
  • une personne atteinte d’une maladie neurodégénérative comme Alzheimer.

Quand on identifie l’étendue de ses accompagnements, on comprend plus facilement l’existence de longues listes d’attente.

Où consulter une orthophoniste ?

La thérapeute du langage, appelée aussi logopède en Belgique et logopédiste en Suisse, consulte dans différentes structures publiques ou privées. Dans 81 % des cas, elle est indépendante et travaille dans un cabinet privé. Lorsqu’elle est salariée (19 % des praticiens), elle intervient dans un établissement médico-social, médical ou dans la fonction publique. Elle exerce dans : 

  • un centre d’action médico-sociale précoce, CAMSP ;
  • un centre médico-psychologique, CMP (structure associative) ;
  • un centre médico-psycho-pédagogique, CMPP (fonction hospitalière) ;
  • un centre de référence des troubles du langage et des apprentissages, CRTLA (hôpital) ;
  • un service de soutien à l’éducation familiale et à la scolarisation, SSEFS ou SSEFIS au sein d’un service d’éducation spéciale et de soins à domicile, SESSAD ;
  • une plateforme de coordination et d’orientation, PCO.

Quel est le parcours de soin pour consulter une orthophoniste ? 

Pour dépister un trouble de la lecture, le médecin traitant établit une prescription médicale. Les séances sont prises en charge à 100 % en structures publiques. Dans les cabinets privés, elles sont remboursées à hauteur de 60 % par la Sécurité sociale. Différentes mutuelles proposent des compléments.

Qui consulter pour des troubles dys ?

Dyslexie et orthophonie ne font aucun doute. Mais lorsque les troubles dys s’associent, dans 40 % des cas, quel professionnel de santé consulter ? L’orthophoniste rééduque une grande partie des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) grâce à des formations complémentaires. Par exemple, elle prend en charge :

  • le trouble de l’orthographe, la dysorthographie ;
  • le trouble mathématique, la dyscalculie ;
  • le trouble du langage oral, la dysphasie ;
  • le trouble du geste graphique, la dysgraphie.

D’autres partenaires médicaux complètent ces soins : 

  • le psychomotricien pour les difficultés liées aux gestes et à la coordination, comme la dyspraxie ou la dysgraphie ;
  • l’ergothérapeute pour la gestion du corps (dyspraxie, dysgraphie) ;
  • le psychologue pour comprendre et mieux gérer les émotions de l’enfant ;
  • le neuropsychologue ou le neuropsychiatre pour un diagnostic d’un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H).

Qui peut poser un diagnostic de dyslexie ?

Même si, le plus souvent le suivi est pluridisciplinaire, l’orthophoniste est la seule habilitée à diagnostiquer une dyslexie. Certes, le Web regorge de tests pour savoir si son enfant est dys. Mais ils ne donnent qu’un aperçu, une tendance qui éclaire les doutes. La plupart du temps, le professeur pointe des difficultés dans l’acquisition des compétences scolaires : 

  • une lecture hésitante ;
  • une écriture difficile ;
  • des erreurs d’orthographe importantes et persistantes ;
  • une attention dispersée ;
  • une mémoire fragile. 

Chaque observation est précieuse pour établir le diagnostic de troubles dys. Les manifestations sont multiples et les stratégies de compensation des enfants brouillent souvent les pistes. Le repérage des symptômes de la dyslexie précède le bilan et le suivi orthophonique.

Orthophonie et dyslexie : l’indispensable rééducation

Repérage, bilan, diagnostic, suivi : il est difficile d’avoir des repères clairs dans tout le parcours de soin de la dyslexie. 

Le bilan des troubles dys

Les enseignants sont très souvent sonneurs d’alerte. Ils orientent la famille vers un bilan orthophonique. C’est elle qui doit engager la démarche. En premier lieu, l’orthophoniste établit une synthèse du contexte, l’anamnèse, qui guidera son analyse. La passation de tests normés se déroule sur une ou plusieurs sessions. Les épreuves sont étalonnées, c’est-à-dire qu’elles permettent de situer l’enfant par rapport aux attendus de son âge et de son niveau scolaire. Elle contrôle ses habiletés cognitives langagières. 

Les éléments évalués en langage oral sont notamment : 

  • la conscience phonologique ;
  • la construction des phrases ;
  • le lexique ;
  • la coordination du visage (les praxies bucco-faciales) ;
  • le débit de parole et la prosodie.

Les éléments observés en langage écrit sont par exemple :

  • la lecture de mots et de pseudo-mots (les logatomes) ;
  • la régularité dans le déchiffrage ;
  • l’écriture ;
  • la correspondance entre les sons et les lettres (graphèmes et phonèmes) ;
  • l’application des règles d’orthographe (lexique, grammaire, conjugaison, syntaxe) ;
  • la compréhension de l’écrit.

Une synthèse des résultats avec des préconisations est adressée à la famille. Ce bilan orthophonique est un élément constitutif des demandes d’aide scolaire.

Le déroulement des séances 

Le diagnostic de dyslexie n’est pas obligatoire pour démarrer un suivi. Certaines professionnelles préfèrent observer l’enfant avant de définir clairement le type de TSLA. La session dure au minimum 30 minutes, sauf mention particulière. Les exercices ou les supports utilisés dépendent autant des difficultés et des besoins de l’enfant que de l’approche de la thérapeute. La règle numéro un est l’adhésion de chacun. L’orthophoniste a la liberté de choisir la méthodologie qui lui paraît juste. L’enfant doit se sentir en confiance. 

Le mode de fonctionnement privilégié est la démarche ludique. Les enfants porteurs d’une dyslexie sont mis en échec avec les apprentissages conventionnels. Les modalités d’intervention sont prévues pour favoriser l’engagement et la motivation. Dans les cabinets, les processus qui soutiennent l’apprentissage de la lecture et de l’écriture se travaillent avec : 

  • des jeux sérieux ;
  • des moyens mnémotechniques ;
  • des stratégies alternatives ;
  • des outils numériques.

La régularité du suivi 

Le collège français d’orthophonie préconise quatre à cinq sessions par semaine dans le traitement de la dyslexie. Cette cadence est impossible à tenir pour les familles. En réalité, les enfants bénéficient d’une à deux séances hebdomadaires. La régularité est importante pour assurer une continuité et une efficience de l’accompagnement. En supplément, les enfants ont des exercices d’entraînement à refaire à la maison. S’ils peuvent paraître annexes et optionnels, ils sont une des clés du succès de la rééducation orthophonique. La logique voudrait tout miser sur les sessions en cabinet. Or, les études montrent que les répétitions consolident le travail engagé. Les deux sont complémentaires.

La gestion de la liste d’attente 

Bien entendu, il n’est pas possible d’évoquer le bilan orthophonique sans aborder le manque de praticiens sur le territoire français. La pénurie d’orthophonistes complique considérablement les démarches. Que ce soit en structure privée ou publique, les délais d’attente vont de quelques mois jusqu’à 18 mois et plus. Il est même fréquent qu’elles restent injoignables parce qu’elles sont débordées et leur répondeur est saturé. Pour fournir une réponse aux difficultés des patients, les fédérations ont mis en place un système de liste d’attente commune (LAC). Le dispositif prévoit une inscription en ligne gérée par secteur géographique. Dès qu’une professionnelle du langage a un créneau libre, elle consulte la liste et propose un rendez-vous. Ce système n’est pas parfait, mais il a le mérite d’apporter une solution aux besoins d’accompagnement et à l’attente.

{{CTA-article-liste-attente}}

Dyslexie : une collaboration essentielle entre les professionnels de santé

La prise en charge des troubles dys est pluridisciplinaire, elle engage tous les partenaires éducatifs. Cette coopération s’étend des parents aux professionnels de santé, en passant par les professeurs. 

Le partenariat avec l’école

L’école est le premier lieu de repérage de la dyslexie. Les raisons sont simples : les troubles des apprentissages se manifestent avant tout dans le milieu scolaire. Une de leurs spécificités tient dans leur permanence. L’enfant n’est pas face à une gêne passagère, mais à un fonctionnement neuronal différent. La scolarité d’un élève dys s’envisage sous le signe des aménagements et des adaptations. Le bilan orthophonique facilitera leur mise en place grâce à une meilleure connaissance du trouble et de ses difficultés

Les aides et les plans d’accompagnement scolaire sont évalués tout au long des études. Une communication régulière entre les professeurs et l’orthophoniste garantit l’ajustement et la pertinence des aménagements. Les réunions informelles avec l’école, les équipes éducatives ou les équipes de suivi de la scolarisation (ESS) sont des temps collaboratifs.

Le soutien et l’engagement des parents

L’enfant pris en charge par une orthophoniste pour une dyslexie a besoin du soutien des adultes pour maintenir sa motivation. Seul, il ne peut pas relever ces défis. Parfois, les adultes attendent de lui plus d’effort, plus d’attention, plus d’application. Ils pensent qu’avec un peu plus de rigueur, les difficultés passeront. Mais la dyslexie a un schéma neuronal différent, une sorte de logique particulière. La reconnaître, c’est comprendre le fonctionnement atypique des enfants touchés. 

La fatigabilité fait partie des caractéristiques des troubles du neurodéveloppement. La prendre en compte évite de surcharger l’enfant en donnant, par exemple, une limite de temps pour les devoirs du soir. Un élève dys a besoin de répit cognitif, de moments où il retrouve des forces. Et ses parents aussi… Parce que l’engagement d’un suivi ressemble souvent au parcours du combattant. Emmener son enfant en séances de rééducation demande de revoir l’organisation familiale. Les exercices d’entraînement ajoutent des contraintes dans le quotidien. L’épuisement des parents d’enfants dys est une réalité. Il conduit parfois les orthophonistes à faire une pause dans le suivi, le temps que chacun remobilise son énergie. 

Le travail avec d’autres partenaires et les aides complémentaires

Presque un jeune sur dix a recours à un orthophoniste libéral. Les troubles du développement font partie des principaux motifs de consultation et, dans près de 40 % des cas, il y a une comorbidité. Par exemple, la dyslexie et la dysorthographie vont très souvent de pair. Leur association a une incidence sur les modalités de prise en charge. Il est fréquent qu’un suivi avec un psychologue complète l’accompagnement. La répétition des échecs génère du stress et rend les enfants plus vulnérables. Les aider à comprendre leurs émotions est aussi important que l’apprentissage de la lecture. Autre exemple, lorsqu’une dyspraxie se combine à une dyslexie, le psychomotricien ou l’ergothérapeute intervient dans la prise en charge. 

En dehors des suivis médicaux ou paramédicaux, les applications de jeux sérieux spécialisés dans la dyslexie offrent un soutien intéressant. L’orthophoniste et chercheuse Charline Grossard est convaincue de la plus-value des outils numériques dans la rééducation des troubles du neurodéveloppement.

« Le fait d’apporter cette solution en plus, ça permet de potentialiser la rééducation et de soutenir les effets. […] On se pose la question de l’utilisation des jeux vidéo. En orthophonie, elle se pose particulièrement pour le côté motivationnel et les entraînements à la maison. On sait que les nouvelles technologies vont les soutenir. Les orthophonistes les utilisent déjà dans leurs pratiques au quotidien. »

Les limites et les défis de la rééducation orthophonique 

Toutes les familles d’enfants dys le savent, une des principales difficultés reste l’inégale répartition des orthophonistes sur le territoire français. La moyenne est d’environ 38 professionnelles pour 100 000 habitants avec des écarts importants d’une région à l’autre. Les conséquences sont de laisser les enfants et les adultes en attente de soin. Pour cette raison, il est indispensable de proposer des aménagements scolaires le plus tôt possible. Tout ne doit pas reposer sur le suivi orthophonique.

Un autre point important est l’adhésion du jeune au suivi. Dans la durée, les thérapeutes observent fréquemment :  

  • une baisse de motivation ;
  • des blocages ; 
  • un épuisement ;
  • une impression de stigmatisation ;
  • un besoin d’autonomie.

Maintenir l’engagement et la motivation de l’enfant dyslexique est capital pour le succès des apprentissages et de la rééducation. Les émotions et les ressentis font partie du suivi. Parfois, une pause est nécessaire au jeune pour lui laisser le temps de se recentrer avant de reprendre les séances. 

Les orthophonistes sont des expertes du langage capable d’accompagner plusieurs troubles du neurodéveloppement. Et leurs actions s’étendent bien au-delà de la porte de leur cabinet. Elles travaillent en étroite collaboration avec l’école et d’autres partenaires de santé. La coopération avec les parents est un facteur clé dans la prise en charge en orthophonie pour une dyslexie. La régularité des entraînements est à la base de cet accompagnement éducatif. Les aménagements scolaires comme les outils numériques complètent parfaitement les exercices proposés en séances. La réussite de la rééducation tient dans l’articulation de toutes ces aides.

Des progrès chaque jour grâce au plus fun des jeux sérieux

Poppins aide les enfants dyslexiques dans leur apprentissage grâce à des jeux éducatifs intégrant la musique

+30 vrais jeux vidéos à visée thérapeutique dans 1 application

Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.

+30 vrais jeux vidéos à visée thérapeutique dans 1 application

Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.

À lire aussi

Trouble dys : les comprendre et savoir comment les rééduquer

Conférence en ligne gratuite

Dyslexie : comment aider mon enfant

Avec Catherine Grosmaitre PhD, 
Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades

Vous êtes en attente d'un bilan pour la dyslexie ?

Poppins aide votre enfant à progresser pendant l'attente avec des jeux éducatifs interactifs.

Le pouvoir de la musique sur le cerveau des dyslexiques

Poppins s'appuie sur la science et met la musique au coeur de ses jeux, pour un entraînement amusant et efficace