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Comprendre le traitement de la dyslexie

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Comprendre le traitement de la dyslexie

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Comprendre le traitement de la dyslexie

La dyslexie touche environ 10 % des enfants et des adultes. Elle est le trouble spécifique des apprentissages le plus populaire. Tout le monde pense la connaître et la définit comme une confusion des lettres. Pourtant, être parent d’un enfant dyslexique génère de nombreux doutes et des heures de recherche sur le Web. Comment aider son enfant à lire et à écrire ? Existe-t-il des médicaments pour soigner les troubles dys ? Quelle méthode est la plus efficace ? Quels professionnels de santé consulter ? Le traitement de la dyslexie se base avant tout sur une remédiation et des stratégies spécifiques. 

Soigner la dyslexie, ça veut dire quoi ?

Le verbe « soigner » signifie « dispenser des soins médicaux à un être vivant ; s’employer à guérir une blessure, une affection, une maladie » (définition de l’Académie française). Il comprend, entre autres, la notion de rétablissement. Il n’est pas une condition du soin, il n’est qu’un aspect. Et la nuance est importante.

La dyslexie n’est pas une maladie

Les médecins parlent de maladie lorsqu’il y a une altération de l’organisme. Elle peut être transmissible ou non. Alors non seulement la dyslexie n’est pas contagieuse, mais elle n’est pas une affection. Il n’y a pas de lésion du cerveau ni de dégradation de la santé. Les troubles de l’apprentissage sont le résultat d’un schéma neuronal différent. 

Il n’y a pas de médicament pour guérir de la dyslexie. Elle ne se soigne pas, elle se compense grâce des stratégies adaptées. Le diagnostic définit les spécificités du ou des troubles, il identifie les points forts et les fragilités de l’enfant. Le traitement de la dyslexie passe par un accompagnement. Un travail avec une orthophoniste et des aménagements éducatifs font partie des méthodes thérapeutiques. Il est donc plus juste de parler de correction de la dyslexie.

Les particularités des troubles dys

La spécificité des logiques dys est de toucher les apprentissages. Pour cette raison, elles sont la plupart du temps détectées à l’école. Chaque trouble impacte un ou des domaines différents.

  • La dyslexie affecte le langage écrit, soit les actions qui nécessitent de lire et écrire.
  • La dysorthographie concerne la mémorisation et l’application des règles orthographiques (l’écriture des mots, leur coordination et les accords).
  • La dysphasie bouleverse la production et le développement du langage oral (la parole). 
  • La dyscalculie perturbe la relation aux nombres et rend difficile leur utilisation.
  • La dyspraxie désorganise les gestes et le repérage dans l’espace.
  • La dysgraphie touche plus particulièrement le geste d’écriture.
  • Le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) cause une distraction. Elle dérange la concentration.

À chaque fois, les symptômes sont différents. Et chaque dys les vit à sa manière. Lorsque les difficultés sont trop envahissantes, une reconnaissance de handicap est alors nécessaire. Dans tous les cas, des aménagements scolaires sont indispensables. Ils accompagnent l’élève dys et complètent l’orthophonie. 

La vie avec une dyslexie

Peut-on guérir de la dyslexie ? Non. Elle est présente toute la vie. Un enfant dys devient un adulte dys. Il fait partie de son fonctionnement neuronal. Certains préfèrent parler de logiques dys pour pointer deux éléments particuliers : 

  1. l’absence de maladie ;
  2. le fonctionnement neuronal différent que l’on appelle la neuroatypie.

La cognition et l’intelligence sont dans la norme, parfois même au-dessus. Les difficultés de langage oral ou écrit, de la coordination ou de l’attention sont le quotidien des dys.

La dyslexie se repère au début de l’école élémentaire, le plus souvent en fin de CP. Des signes peuvent être décelés précocement en maternelle. L’apprentissage empêché ou perturbé de la lecture impose alors un diagnostic adapté. À partir de là, des mesures de soutien sont envisagées.

Quels sont les traitements efficaces pour la dyslexie ?

Les troubles dys bouleversent totalement la scolarité et parfois même la vie professionnelle des personnes touchées. Il serait tellement plus simple de prendre un comprimé anti-dys matin, midi et soir. Sauf que ce n’est pas possible. Et pour cause, la dyslexie n’est pas une maladie, mais une logique neurodéveloppementale différente. Les solutions passent par une prise en charge thérapeutique et une adaptation de l’environnement de travail.

Les remédiations spécifiques

Le traitement de la dyslexie et des autres troubles de l’apprentissage nécessite une rééducation avec un professionnel de santé.

L’orthophonie, l’accompagnement essentiel

L’orthophoniste est la seule à pouvoir poser un diagnostic de la dyslexie. Certains tests en ligne peuvent vous donner un premier avis. Mais ces questionnaires ne remplacent pas l’expertise d’une orthophoniste. Elle est capable de faire un bilan et de définir les particularités de l’enfant. Parce qu’il y a presque autant d’expression de la dyslexie que de personnes concernées. Cette lecture fine des difficultés oriente la prise en charge et détermine les adaptations scolaires. L’orthophoniste peut également diriger les familles vers d’autres spécialistes.

Les thérapies complémentaires

Dans 40 % des cas, la dyslexie s’accompagne de troubles associés. On parle de multidys. Cette particularité impose alors de compléter le suivi orthophonique auprès d’autres partenaires de santé. 

  • Le psychomotricien rééduque les fonctions motrices et psychiques.
  • L’ergothérapeute adapte l’environnement des patients pour améliorer leur autonomie.
  • Le psychologue aide à faire le lien entre les comportements et les émotions.
  • Le neuropsychologue ou le neuropsychiatre se centre sur le fonctionnement cognitif.

Tous ces thérapeutes participent au parcours de soins de la dyslexie. Ils exercent en cabinet libéral, au sein de structures associatives ou médicales : 

  • Les centres médico-psychologiques (CMP) et les centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) ;
  • Les plateformes de coordination et d’orientation (PCO) ;
  • Le SESSAD et les services de soutien à l’éducation familiale et à la scolarisation (SSEFS auparavant SEFFIS) ;
  • Les centres de référence des troubles du langage et des apprentissages (CRTLA).

Tous les examens ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles de santé ou des assurances prennent en charge une partie des suivis. 

Les traitements alternatifs ou les fausses promesses

Comme pour chaque maladie ou chaque trouble, des propositions alternatives fleurissent sur le Web. On vous promet de guérir de la dyslexie. Certains sites vantent par exemple la phytothérapie, les massages, la nutrition, l’homéopathie. Non, une infusion de gingembre ou une cure d’omégas 3 ne soignera pas la dyslexie de votre enfant. Ces fausses promesses sont même dangereuses. Elles peuvent vendre du rêve aux parents épuisés d’effectuer des démarches et tentés d’arrêter les suivis.

La dyslexie ne se guérit pas. C’est l’environnement de l’enfant puis de l’adulte qui doit être modifié en fonction de ses besoins.

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L’adaptation scolaire

Les élèves développent des stratégies de contournement très élaborées pour éviter d’être mis en échec, voire pour cacher leurs difficultés.

Les aménagements en classe

Il est important d’adapter la pédagogie et les supports de classe aux problèmes rencontrés. C’est ce que prévoit la loi pour l’égalité des chances du 11 février 2005, puis celle en faveur de l’école inclusive.

Ces aménagements scolaires prennent différentes formes : 

  • supports visuels ou audios pour soulager le passage à l’écrit (pictogrammes, code couleur ; guide de lecture) ; 
  • mise en page des textes (police d’écriture adaptée, espacement des caractères et des lignes, couleurs et contrastes pour percevoir le découpage syllabique) ;
  • allègement des consignes (activité recentrée sur la compétence évaluée, évitement de la double tâche cognitive) ; 
  • intervention d’un tiers comme un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) ou un service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) lors d’une reconnaissance de handicap.

Tous les aménagements sont consignés dans différents plans d’appui à la scolarisation.

Les outils numériques

Les technologies numériques sont un allié de taille pour les élèves dys. De nombreuses applications facilitent leur quotidien en classe. Certaines sont à l’initiative des enseignants et d’autres sont consignées dans le plan d’accompagnement personnalisé (PAP) ou dans le projet personnalisé de scolarisation (PPS). Les aides décrites plus haut prennent forme grâce à : 

Chaque outil technologique facilite la rétroaction positive sur les activités de l’enfant (feedback). Elles simplifient les aménagements scolaires. Ils sont indispensables dans le quotidien des élèves dys.

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Quelles astuces utiliser pour la rééducation des troubles dys ?

Vous l’avez compris, la prise en charge de la dyslexie ne rime ni avec guérison ni avec magie. Par contre, sa logique différente et singulière nécessite de le faire savoir.

Communiquer avec l’école

La collaboration entre tous les partenaires de l’enfant est indispensable à la rééducation de la dyslexie. C’est d’ailleurs l’approche retenue lors d’une demande de reconnaissance de handicap. La constitution du dossier est réalisée avec différents professionnels médicaux et l’équipe pédagogique. Mais la mise en place d’un PAP ou d’un PPS ne suffit pas à elle-même. Les familles doivent s’assurer du suivi des adaptations. Des entretiens réguliers avec les enseignants facilitent l’application et l’ajustement des aides. C’est encore plus vrai au collège ou au lycée lorsque la multiplication des professeurs complique la communication. Il est tentant parfois de s’insurger contre le système éducatif et de déplorer le non-respect des aménagements préconisés. Cette colère est légitime. Mais la meilleure solution reste l’écoute mutuelle et la discussion. L’absence de coopération nuit directement à l’enfant.

S’organiser à la maison

Soucieux de bien faire, les parents veulent rattraper le retard pris en classe. Les enfants dyslexiques font preuve d’une grande fatigabilité due à leur suradaptation permanente. Inévitablement, ils rentrent avec des exercices non terminés ou des leçons partiellement copiées dans l’agenda. Les soirées tournent facilement au cauchemar. Chaque jour, les conflits se répètent. Le sentiment d’échec et les frustrations altèrent l’ambiance familiale. La règle d’or est de ne pas surcharger l’enfant et de préférer des entraînements courts et réguliers. Dys ou pas, les apprentissages sont mieux fixés s’ils sont répartis et revus périodiquement. 

Les devoirs du soir doivent être aménagés au même titre que la journée de classe. Le temps est minuté pour ne pas rallonger le travail à l’infini. Les outils exploités à l’école le sont aussi à la maison. Et les techniques qui mettent le corps en mouvement et apportent une touche ludique sont à utiliser sans modération ! La motivation est un facteur clé des apprentissages.

Eh bien entendu, faites-vous épauler ! L’épuisement parental est plus fréquent chez les parents d’un enfant dyslexique. Les groupes de parole, les associations comme la fédération française des dys (FFDys) offrent un soutien indispensable aux familles. Savoir que vous n’êtes pas seul ne soigne pas les symptômes dys. Mais ces espaces vous aident à tenir le cap et à accompagner votre enfant.

Parler de traitement de la dyslexie laisse penser à une guérison. Mais elle n’est pas une maladie, tout comme les autres troubles spécifiques des apprentissages. Parce que le remède à la dyslexie n’existe pas, les actions thérapeutiques sont la rééducation et les aménagements scolaires. L’orthophoniste est la professionnelle au centre du diagnostic et de la prise en charge. Mais différents suivis complètent ce travail. La collaboration entre tous les partenaires de santé et les enseignants garantit une meilleure connaissance du trouble. Elle améliore l’accompagnement de l’enfant. S’adapter à la logique des dys n’est finalement pas si compliqué et soulage bien des difficultés.

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