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Comprendre et mieux gérer les émotions de votre enfant
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Comprendre et mieux gérer les émotions de votre enfant
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Apprenez à mieux comprendre et à soutenir les émotions de votre enfant dys : écoute, professionnels de l'enfance et approches quotidiennes.
Une émotion, c’est quoi ? Le mot vient du verbe latin movere, il signifie « bouger ». Elle implique un mouvement du corps et de l’esprit. Elle opère un réajustement de nos actions, elle les stimule ou elle les inhibe. Chez les plus jeunes, la sensibilité s’exprime plus fortement que chez l’adulte. Et lors de troubles neurodéveloppementaux, les parents observent souvent un besoin accru d’accompagner les émotions de leur enfant dys. Entre hypersensibilité et surexposition aux situations génératrices d’affects, les causes et les conséquences sont multidimensionnelles. Elles impactent directement les apprentissages et l’estime de soi. Ne vous laissez pas envahir par la peur ou le désarroi ! Mieux les comprendre facilite leur gestion.
L’émotion est un état affectif en réaction à un contexte. Elle peut être agréable, inconfortable ou neutre. Ses manifestations sont psychologiques et physiques. Dans les années 1970, Paul Ekman, psychologue américain, a mis en évidence six réactions primaires qui existent dans toutes les cultures :
Selon Paul Ekman, les émotions se lisent au travers de micro-expressions du visage. Leur identification est importante dans le développement des habiletés sociales. Elles facilitent la communication. Elles sont des indicateurs dans l’équilibre relationnel tout comme dans l’estime de soi. Il n’y a pas de bon ou de mauvais ressenti, il peut être agréable ou déplaisant. Si la peur permet d’éviter une mise en danger, elle est utile. De même, la colère est essentielle pour manifester son désaccord et pour poser une limite.
L’émotion manifeste la perception et la sensation d’une personne face à une situation. Elle a une fonction d’alerte puisqu’elle donne une information. Chez les enfants, leurs expressions sont plus notables. Ils n’ont pas encore les ressources pour répondre à leurs besoins. Et lorsqu’un trouble spécifique du langage et des apprentissages (TSLA) est présent, les raisons d’être submergé par ses affects sont démultipliées. S’émouvoir est une mise en mouvement du corps et de l’esprit tout comme l’action d’apprendre. Puisque les TSLA impactent l’acquisition des connaissances, on comprend facilement que les jeunes dys puissent être souvent envahis par leur sensibilité.
Sont-ils plus sensibles que les autres ? La réponse a une couleur normande : peut-être que oui, peut-être que non ! Il est difficile de donner un avis catégorique. Les parents, les professionnels de santé ou de l’enseignement constatent généralement une hypersensibilité chez les enfants porteurs de troubles neurodéveloppementaux. Leur émotivité peut préexister à leurs difficultés ou, à l’inverse, être la conséquence d’une exposition répétée aux obstacles.
Le langage populaire parle de bons et de mauvais ressentis, mais le jugement de valeur ne fait pas sens ici. S’ils peuvent être désagréables, c’est pour pointer l’attention sur un besoin particulier. Pour accompagner un enfant, on se met à sa hauteur et on mesure son sentiment. De notre point de vue d’adulte, l’épisode vécu est peut-être léger, voire anodin. Du sien, l’expérience est tout autre. Lorsqu’il est en proie à la colère ou la tristesse, il manifeste une souffrance. L’exposition répétée à la difficulté, au regard des autres ou à l’échec sont autant d’évènements qui altèrent l’estime de soi et qui perturbent son équilibre. Ses émotions vous envoient un message qu’il faut considérer.
Parce que rien n’est simple, un enfant (comme un adulte !) peut passer par ces différents états dans une même activité. Prenons l’exemple d’un élève dyslexique qui parviendrait à lire quelques phrases. Il peut éprouver de la joie d’avoir surmonté ses difficultés (lire face au groupe, déchiffrer quelques mots, etc.), mais si l’adulte reste étranger à sa réussite, il glissera vers la tristesse, voire vers la colère. La sensibilité navigue sur une mer souvent agitée dont la météo est variable.
Longtemps, la sensibilité était considérée comme une expression de vulnérabilité que tout un chacun devait contenir. Parfois, elles sont vues tel un atout pour cultiver sa sensibilité et, à d’autres moments, elles sont à contrôler. Pour le neuroscientifique Antonio Damasio, les émotions sont à l’origine de la culture. N’en déplaise aux adeptes du self-control, non seulement elles existent bel et bien, mais elles nous différencient des autres animaux et de l’intelligence artificielle (IA). Elles sont souvent mésestimées alors qu’elles sont le facteur même de la motivation, et ce, depuis le début de l’humanité.
Selon les travaux de Steve Masson, la motivation est la base pour apprendre. Et puisque les émotions sont elles-mêmes à l’origine de l’engagement dans l’action, on comprend combien les enfants dys doivent jongler avec leur sensibilité. Elles impactent directement :
Lorsque le ressenti est agréable, l’enfant est en mesure de mobiliser les aides et les adaptations proposées. À l’inverse, il peut perdre ses moyens ou s’opposer vivement. Lors de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), le rejet est plus présent chez les enfants. Leur hypersensibilité et leur impulsivité les conduisent à exprimer plus fortement leur colère ou leur tristesse. Le risque d’un désintérêt pour l’école et ses activités, voire d’un décrochage scolaire, existent.
Les affects agréables (la joie, la surprise lorsqu’elle suscite la curiosité et l’intérêt) renforcent et facilitent les apprentissages. Et la réussite génère un cercle vertueux qui prédispose à la mémorisation et à la mise en activité. À l’inverse, ceux qui sont désagréables (la peur, la colère, le dégoût, la tristesse, la surprise suivant le contexte et sa réception) impactent la motivation et les connaissances. Dans certaines situations, les manifestations plaisantes peuvent perturber l’enseignement avec de la dispersion et une perte de mobilisation. De la même façon, les moments désagréables produisent aussi de l’émulation, tel un challenge à relever. Il ne s’agit pas d’éviter les sensations inconfortables, mais plutôt de rester à l’affût des émotions de son enfant dys et de leur résonance dans son vécu.
🎧 Comment expliquer les troubles dys à son enfant ? L’orthophoniste Laura Marie vous donne quelques pistes dans l’épisode 1 du podcast de Poppins, D comme Dys.
L’estime de soi est directement liée au sentiment de compétence. Lorsqu’il est perturbé, un cercle vicieux s’installe et entretient la mésestime.
Plus un enfant grandit, plus le regard des autres pèse lourd dans la balance de la confiance en soi. En maternelle, il se concentre sur les retours de ses parents et de ses proches. En primaire, les camarades de classe prennent de plus en plus en plus de place. Au collège et au lycée, ce sont les avis des pairs qui priment sur ceux de l’entourage. La mise à l’écart, l’anxiété et les troubles du comportement sont des risques à prendre en compte dès le plus jeune âge.
Tout signe de mal-être est à considérer au quotidien. Rappelez-vous, vous devez vous placer au niveau des émotions de votre enfant dys. Tout changement dans son comportement doit vous mettre en alerte. Est-ce que sa sensibilité est plus vive ou, au contraire, semble-t-il plus effacé ? L’observation des signaux est complexe. Il y a :
C’est l’observation de chaque personne de l’entourage de l’enfant qui va aider à mieux cerner ses difficultés et ses besoins.
Chaque enfant porteur de troubles des apprentissages va vivre son émotivité différemment. Les débordements peuvent aller de décharges émotionnelles (verbalisation, attitude, etc.) au repli sur soi (mise à l’écart, intériorisation). Peu importe la manière dont votre enfant exprime sa sensibilité. L’essentiel pour vous est de pouvoir prendre en compte sa perception.
L’orthophoniste, le psychomotricien et les autres professionnels de santé sont des interlocuteurs précieux. Ils décryptent les troubles neurodéveloppementaux et leurs manifestations. Ils connaissent votre enfant et sont à même de vous conseiller et de vous orienter. La rééducation améliore également ses perceptions. Il comprend comment il fonctionne et pourquoi il rencontre des difficultés. Des mots sont posés sur ce qu’il perçoit, son ressenti fait sens. C’est pourquoi il est important d’établir un diagnostic précoce en dyslexie. Et la démarche est identique pour les autres troubles neurodéveloppementaux. La reconnaissance des difficultés et la mise en place d’une remédiation adaptée sont une aide précieuse pour gérer l’hypersensibilité.
Un suivi psychologique est parfois nécessaire pour aider votre enfant à exprimer puis à gérer ses affects. Différentes prises en charge existent : psychologue, intégration d’un groupe de parole. Identifier, nommer et reconnaître les sentiments font partie des moyens pertinents. Le soutien auprès des parents est également à renforcer. Ne restez pas seul. Les associations et les groupes d’entraide sont des espaces de partage d’expériences et de conseils. En développant l’application Poppins, nous savons que la rééducation des troubles neurodévelopppementaux passe aussi par un accompagnement des familles. Pour cette raison, nous avons créé le Club Poppins. Il offre un espace de discussion entre les parents et notre équipe de professionnels. Pour prendre soin de votre enfant, vous avez besoin d’être entendu.
L’écoute active est un mode de communication qui favorise la compréhension de l’autre en considérant sa réalité. L’envie de bien faire conduit parfois le locuteur à donner son avis à grands coups de conseils ou de minimisations. La reformulation est une des techniques utilisées pour s’assurer de la bonne interprétation du message. Vous l’aurez compris, les remarques du type « C’est rien ! », « Ça va passer. », « Ne te mets pas dans ces états-là, tu exagères ! » sont des phrases assassines. Elles n’aident personne à progresser. La règle d’or est de prendre en compte la sensibilité de son enfant dys, quelle qu’elle soit. Les accueillir, c’est reconnaître leur réalité. Des supports de communication peuvent vous épauler. De nombreux livres de littérature de jeunesse existent, ils facilitent l’identification des perceptions. Le dessin animé Vice versa est un autre média intéressant (et amusant !) pour comprendre la pluralité des ressentis en les personnifiant. Comme le dit Dégoût, « Les émotions, ça ne démissionne pas. » Elles sont présentes en chacun de nous.
Pour accompagner la sensibilité des enfants, la méditation de pleine conscience est un outil intéressant à explorer. Encore une fois, l’essentiel est de reconnaître et d’accueillir les manifestations avant de commencer à les réguler. Le livre Calme et attentif comme une grenouille d’Élise Snel est un ouvrage pratique qui regroupe de nombreux exercices et un CD. Des méditations extraites de la méthode sont présentes sur le Web et sont une bonne occasion de la tester !
Prendre en compte les émotions de son enfant dys est primordial pour préserver son estime de soi et sa motivation dans les apprentissages. Elles reflètent les perceptions de son vécu, elles guident ses interactions sociales. Avant de les gérer, il est fondamental de les identifier et de les reconnaître. L’écoute active et l’accompagnement par des professionnels de santé font partie de cette approche. De la même façon, s’entourer et partager son expérience de parent est essentiel pour éviter la solitude. Les émotions sont multidimensionnelles, c’est ce qui les rend complexes. Mais c’est aussi ce qui fait de votre enfant dys un petit être sensible aux multiples potentialités.
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Des jeux éducatifs qui remotivent votre enfant et rendent l'apprentissage amusant et efficace.
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Avec Catherine Grosmaitre PhD, Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
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