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Repérer le comportement d’un enfant dyslexique pour l’aider : nos conseils à l’école et à la maison

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Repérer le comportement d’un enfant dyslexique pour l’aider : nos conseils à l’école et à la maison

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Repérer le comportement d’un enfant dyslexique pour l’aider : nos conseils à l’école et à la maison

Votre enfant est-il dyslexique ? Apprenez à repérer les signes dans son comportement. Après le diagnostic, voici nos meilleurs conseils pour l'aider à s'épanouir, à l'école et à la maison.

Vous avez entendu parler de la dyslexie, le trouble d’apprentissage du langage écrit. Vous aimeriez en savoir plus et surtout comprendre comment repérer une éventuelle dyslexie. Comment identifier le comportement d’un dyslexique ? Quels sont les symptômes et les difficultés de ce trouble de la lecture ? Une fois le diagnostic posé, comment aider son enfant dys à progresser scolairement ? Dans cet article, nous vous dévoilons nos meilleurs conseils pour accompagner votre enfant dyslexique, que ce soit en classe ou à la maison.

Repérer des signes de dyslexie dans le comportement de son enfant

Les troubles dys perturbent durablement les apprentissages. Ils sont d’origine neurodéveloppementale. On en distingue six, qui peuvent être isolés ou se cumuler : dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie, dyspraxie et dysphasie. Le TDA/H ou trouble déficit de l’attention (avec ou sans hyperactivité) est associé à la famille des dys, car il gêne aussi les apprentissages.

Qu’est-ce que la dyslexie ?

La dyslexie est le plus connu et le plus fréquent des troubles du neurodéveloppement. Son nom vient du grec : dys désigne un mauvais fonctionnement, une difficulté, et lexie se réfère aux mots et à la langue écrite. Les personnes dyslexiques ont donc des difficultés avec la langue écrite, qui se manifestent dans toutes les activités de lecture et d’orthographe.

Depuis plusieurs années, la recherche scientifique en neurosciences étudie les mécanismes de la dyslexie. Grâce à l’imagerie de diffusion, les chercheurs ont mis en évidence des connexions atypiques entre les zones cérébrales impliquées dans le langage.

Ce trouble spécifique du neurodéveloppement a pour symptôme une difficulté à lire et écrire, qui entraîne différents types d’erreurs. Il est rarement isolé : la dyslexie peut se manifester dans le contexte d’un trouble du langage, de l’attention ou de la coordination motrice. 

Son origine est en grande partie génétique, mais les facteurs environnementaux jouent aussi un rôle : ils agissent sur l’intensité et sur les manifestations cliniques.

Comment la dyslexie impacte-t-elle les apprentissages ?

Les connexions défectueuses entre certaines zones du cerveau entraînent des difficultés pour apprendre à lire :

  • L’enfant dyslexique n’est pas à l’aise avec les sons et les mots.
  • Les lettres se mélangent et il a du mal à isoler les graphèmes (lettre ou groupe de lettres qui correspond à un son) pour les lire.
  • Le déchiffrage est laborieux : la fusion des sons (le fameux B-A-BA) n’est pas évidente pour l’apprenti lecteur.
  • L’élève a également de la difficulté à reconnaître visuellement des mots déjà rencontrés.
  • La gêne qu’il éprouve pour lire se répercute dans tous les apprentissages qui comportent des consignes écrites et des documents, quelle que soit la discipline concernée.

Quels sont les symptômes de dyslexie à identifier ?

Vous l’avez compris : la dyslexie est liée au fonctionnement du cerveau, plus précisément aux communications entre les zones cérébrales impliquées dans le langage écrit. Elle est donc présente dès la naissance. Cependant, ce n’est qu’en CP que les symptômes commencent à devenir invalidants et que vous pourrez entamer une démarche diagnostique.

Auparavant, dès l’âge de trois ans, vous pouvez repérer certains signes d’une probable dyslexie :

  • Votre enfant a du mal à mémoriser les noms des couleurs ou les mots nouveaux.
  • Son vocabulaire reste limité, car il utilise des mots génériques et passe-partout (ça, une chose, une bête).
  • Il n’aime pas jouer avec les sons, répéter des comptines, inverser des syllabes pour parler en verlan.
  • Il fait des erreurs quand il parle ; les personnes extérieures à la famille ne comprennent pas bien ce qu’il dit.
  • Il ne montre pas beaucoup d’intérêt pour les livres et ne réclame pas la lecture d’histoires.

Lors des premiers apprentissages de la lecture, un dyslexique peut :

  • Lutter pour associer les lettres et les sons (déchiffrage laborieux).
  • Confondre visuellement les mots et peiner à les reconnaître.
  • Montrer un désintérêt croissant pour la lecture à cause de la difficulté qu’elle représente.

Vous avez repéré certains de ces signes ? Ils doivent être considérés avec attention, mais ils ne suffisent pas à définir la dyslexie. La confirmation d’une orthophoniste est indispensable. Mais inutile de vous alarmer. Restez vigilant, notez vos observations et laissez à votre enfant le temps de grandir. Un professionnel de santé ou le professeur vous apporteront un regard extérieur sur son développement et sa scolarité.

Comment se passe le diagnostic de la dyslexie ?

Nous l’avons vu : la dyslexie peut être repérée à partir du CP. En effet, c’est à l’entrée à la « grande école » que votre enfant va devenir un apprenti lecteur. Les jeux phonologiques et langagiers de la maternelle ont déjà préparé son apprentissage de la lecture. Il est maintenant temps d’entrer dans le déchiffrage des premières syllabes et des mots simples.

Des difficultés durables

Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) entraînent des difficultés durables. Il faut constater un retard scolaire de plusieurs mois, et ne pas réussir à le combler par la différenciation pédagogique, avant de réaliser des tests de dyslexie.

En première année d’élémentaire, le premier repère est la capacité à acquérir le principe alphabétique. Les élèves doivent comprendre que les sons entendus à l’oral (phonèmes) correspondent à des lettres ou des groupes de lettres (graphèmes). Chacun va avancer à son rythme dans cette découverte : certains auront acquis cette aptitude dès la maternelle, d’autres attendront le mois de décembre de l’année du CP. Si votre enfant bloque à ce niveau, le maître ou la maîtresse vous proposera un rendez-vous et mettra en place des mesures de soutien. La différenciation pédagogique permet de rattraper un simple retard. En revanche, s’il s’agit d’une possible dyslexie, il faudra aller plus loin et s’adresser aux professionnels de santé.

Un diagnostic orthophonique précis

Vous avez des doutes sur les capacités d’apprentissage de la lecture de votre enfant ? Il apprend moins vite que son cousin ou sa cousine ? Évitez les comparaisons et n’hésitez pas à en parler avec le professeur. Il est le mieux placé pour vous renseigner et vous rassurer.

Quand un trouble des apprentissages est évoqué, c’est un professionnel de santé qui entame la procédure : votre médecin traitant ou le médecin scolaire. Il vous proposera de faire passer une évaluation chez un orthophoniste, afin de détecter une éventuelle dyslexie. Il peut également vous demander de faire réaliser des bilans complémentaires chez différents professionnels de santé : ophtalmologiste, orthoptiste, ORL, psychologue, ergothérapeute…

Pourquoi ?

  • Pour s’assurer que les difficultés de votre enfant n’ont pas une autre origine (sensorielle ou psychoéducative).
  • Pour vérifier que la dyslexie éventuelle n’est pas combinée à un autre trouble, comme la dysorthographie ou la dyspraxie. On parle alors de multidys ou de troubles associés.

Un diagnostic précoce permet d’adapter l’accompagnement pédagogique et familial. La reconnaissance officielle de la dyslexie ouvre également l’accès à des dispositifs spécifiques, tels que des adaptations scolaires, l’affectation d’un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) ou des aides financières.

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Aider l’élève dyslexique à l’école

Le bilan orthophonique l’a confirmé : votre enfant est dys. Comment l’accompagner pour bien vivre en avec son handicap et progresser dans ses apprentissages ? Nous allons ici vous apporter des conseils utiles, que vous pourrez relayer auprès des professeurs.

L’élève dyslexique en classe

Les dyslexiques peuvent souffrir de leur différence. Il est donc important de bien choisir l’établissement de votre enfant et de s’assurer que le climat scolaire est satisfaisant. L’enseignant est responsable de l’atmosphère de la classe, où chaque élève mérite de recevoir une attention bienveillante. Votre enfant est-il encouragé dans ses efforts ? Ses réussites sont-elles valorisées ? Il doit se sentir à l’aise et en confiance.

Vous ne pouvez pas agir à la place du professeur. C’est un professionnel de l’enseignement. En revanche, vous pouvez vérifier que les besoins particuliers de votre enfant sont pris en compte dans l’organisation des activités. N’hésitez pas à communiquer clairement avec les enseignants sur la dyslexie. Vous pouvez solliciter régulièrement un rendez-vous pour connaître l’évolution de ses difficultés et partager les éléments du suivi en cours. Nous listons ici les points que vous pouvez aborder ensemble.

Organisation pédagogique en classe

L’Éducation nationale prévoir différentes possibilités d’aménagements et d’adaptations.

  • Placer l’enfant près du professeur : il pourra ainsi être aidé dès qu’une difficulté se présente.
  • Favoriser la mise en place de routines. Donner à l’élève dyslexique des repères afin qu’il devienne autonome avec son matériel et son travail (par exemple, des cahiers de couleur différente et une liste des activités de la journée affichée au tableau).
  • Diviser le travail en petites tâches simples, éviter les consignes complexes. Ajouter sur les fiches de travail des pictogrammes pour faciliter la compréhension des consignes.
  • Formuler les consignes à voix haute et les faire lire par un camarade, puis s'assurer que l'élève dyslexique a bien compris ce qui était attendu de lui.
  • Donner au début de la leçon un aperçu de ce qui va être abordé, car les élèves dys ont une mémoire auditive limitée. Puis résumer le cours à la fin et les interroger sur ce qu'ils ont compris. Ces interactions orales sont très utiles.
  • Prendre en compte les difficultés dans la notation : chaque note doit refléter les efforts fournis et les réussites.
  • Encourager chaque progrès pour maintenir sa motivation.

Devoirs

  • Vérifier que les devoirs sont bien copiés et que tous les documents, les livres et les cahiers nécessaires sont dans son cartable. Si votre enfant n'a pas d'AESH, l'enseignant peut proposer à un camarade de devenir son tuteur pour le soutenir sur ce point. Un élève peut aussi afficher au tableau avec des étiquettes la liste du matériel à emporter.
  • Écrire dans le cahier de liaison toutes les informations destinées aux familles, car votre enfant peut oublier de vous transmettre un message oral (séance de natation, sortie scolaire, spectacle, intervenant, etc.).
  • Simplifier les exercices et privilégier les méthodes de travail par le jeu.

Lecture

  • L'apprentissage de la lecture doit être très progressif. Un élève dyslexique a besoin de se sentir en confiance, grâce à des phrases et des textes à sa portée.
  • Pour cela, utiliser la répétition : proposer des structures de phrases déjà connues et ajouter seulement un ou deux mots nouveaux.
  • Mettre des outils à sa disposition : tableau de syllabes, mémo des sons complexes, qui peuvent avoir été construits avec l'orthophoniste.
  • Ne pas imposer à un jeune dyslexique de lire à voix haute devant toute la classe, car c'est une réelle épreuve pour lui. S'il souhaite néanmoins participer, le texte peut lui être donné à l'avance. En lui indiquant quelle phrase il doit déchiffrer, il peut se préparer (par exemple, en disposant du texte la veille au soir pour le découvrir tranquillement à la maison).
  • Proposer des livres adaptés à son niveau, qu'il peut lire avec un adulte à la maison. Ces moments d'échange entre parent et enfant sont très bénéfiques.
  • Les livres audio sont également une bonne solution, à parcourir en duo : enfant et parent réunis.

Écriture

  • Pour la copie au tableau, proposer à l'enseignant d'écrire une ligne sur deux en couleur.
  • Des textes à trous sont préférables pour les leçons longues (histoire, géographie, sciences) : seuls les mots importants sont écrits ou des étiquettes sont placées aux bons endroits.
  • Du temps supplémentaire pour la copie permet à l'élève dyslexique de se faire épauler par un camarade si nécessaire. Il ne doit pas se sentir oppressé par cet exercice, très difficile pour lui.
  • Pour l'écriture de textes, privilégier la dictée à l'adulte ou le travail en petits groupes, afin qu’il puisse participer activement et laisser libre cours à son imagination.

Cette liste n'est pas exhaustive. Vous trouverez d'autres ressources et conseils sur Internet ou dans des livres spécialisés.

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Accompagner et encourager son enfant dyslexique à la maison

La dyslexie ne concerne pas uniquement les apprentissages : ce trouble du neurodéveloppement a des répercussions sur le fonctionnement global de l'enfant. Ainsi, les enfants dyslexiques sont souvent hypersensibles. Ils connaissent la peur de se tromper, craignent le regard des autres, et sont donc exposés au stress et à l'anxiété. Pour accompagner votre enfant au quotidien, vous devez être attentifs à quatre points importants : l'alimentation, le rythme de vie, les émotions et l'épanouissement hors de l'école.

Alimentation

Chaque enfant a besoin d'une alimentation saine et équilibrée pour bien apprendre. Limitez les sucres et les glucides transformés pour privilégier les acides gras essentiels, bénéfiques pour le fonctionnement du cerveau. L’alimentation ne modifie pas les troubles du neurodéveloppement, mais elle participe au bien-être et à une croissance harmonieuse.

Rythme de vie

Les enfants dyslexiques fournissent de grands efforts pour s'adapter en permanence à ce qui leur est demandé. Ils ont donc besoin de beaucoup de repos. Veillez à instaurer un rythme de vie stable, avec des routines et des repères temporels fixes. Bien entendu, la qualité du sommeil est indispensable pour mettre votre enfant dans les meilleures dispositions.

Activités extrascolaires

Vous pensez peut-être que votre enfant a déjà assez de difficultés à gérer. Soucieux de ne pas l'exposer davantage au stress, vous ne l'avez inscrit à aucune activité le soir ou le mercredi. C'est une erreur : les interactions positives avec les autres et la valorisation de ses compétences sportives ou créatives sont un vrai plus ! Proposez-lui de choisir un loisir qui l’attire : musique, théâtre, danse, sport… Il prendra plaisir à rencontrer d’autres enfants, il développera ainsi ses compétences sociales, sa joie de vivre et sa créativité.

Soutien émotionnel

Terminons ce tour d'horizon par l'aspect le plus important : le soutien émotionnel. La dyslexie génère des difficultés et un profond mal-être. Être différent des autres et devoir trouver sa place n'a rien d'évident. Débordement d’émotions, peur et anxiété entraînent une baisse de la confiance. Les techniques de gestion du stress offrent un appui intéressant pour toute la famille. L’estime de soi favorise la réussite scolaire. Votre présence à ses côtés est essentielle pour le rassurer, l'encourager et célébrer ses réussites. Vous l'aimez comme il est : dites-le-lui et accompagnez-le chaque jour dans ses progrès.

La dyslexie est un trouble neurodéveloppemental de la lecture et de l’écriture. Elle est présente dès la naissance et se manifeste lors des premiers apprentissages. Si des signes précoces peuvent apparaître en maternelle, c’est généralement à l’école primaire qu’un diagnostic peut être posé par une orthophoniste. Un accompagnement est indispensable pour comprendre les besoins de l’enfant et mettre en place des solutions adaptées. Des aides scolaires spécifiques complètent le suivi thérapeutique. Un cadre éducatif bienveillant, un soutien familial attentif et des outils pédagogiques adaptés sont importants. Il est possible d’aider les enfants dyslexiques à surmonter leurs défis pour gagner en confiance et s’épanouir malgré les obstacles.

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