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Favoriser la motivation scolaire de l’enfant dyslexique : une stratégie gagnante !
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Favoriser la motivation scolaire de l’enfant dyslexique : une stratégie gagnante !
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Découvrez comment favoriser la motivation scolaire chez l'enfant dys avec des stratégies adaptées et efficaces.
La motivation est un moteur essentiel dans le processus d’apprentissage, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Mais la question se pose : peut-on véritablement décider d’être motivé ? Selon les neurosciences, elle découle en grande partie de la réussite, et non l’inverse. Cette révélation pourrait bien changer notre vision des mécanismes du passage à l’action. Et l’approche est d’autant plus pertinente lorsqu’il s’agit des enfants présentant des troubles spécifiques de l’apprentissage, comme la dyslexie. Découvrez les clés et les stratégies pour favoriser la motivation scolaire chez les enfants dys.
L’injonction « Motive-toi un peu, bon sang ! » est plutôt tentante pour mettre en mouvement son petit dys à l’heure des devoirs. Pourtant, elle n’a pas plus de sens que d’exiger d’une personne d’être joyeuse. Les deux sont importants, mais ils sont dépendants de plusieurs facteurs.
La motivation est la volonté d’agir pour atteindre un but malgré les efforts à fournir. Elle se situe sur un point d’équilibre. Il y a un savant (et mystérieux !) calcul entre le coût de l’énergie dépensée et les bénéfices attendus. En bref, si le but est trop facile ou trop difficile, la personne est peu décidée à agir. Ça marche chez les plus petits comme chez les plus grands ! Et c’est encore plus vrai pour les enfants présentant un trouble du neurodéveloppement. Ils jonglent entre la détermination de parvenir à leur objectif et le découragement causé par leurs difficultés scolaires.
Pour le neuroscientifique Steve Masson, la réussite précède la motivation. C’est parce que l’enfant sait qu’il peut atteindre son objectif qu’il va persévérer. Tout un mécanisme neuronal s’active pour sécréter de la dopamine, l’hormone du plaisir, et encourager l’action. La réussite engage l’effort qui, à son tour, facilite la réussite, entretenant alors un cercle vertueux.
Nos actions répondent à plusieurs nécessités et exigences humaines.
Deci et Ryan, deux professeurs de psychologie de l’Université de Rochester, ont développé la théorie de l’autodétermination. Ils distinguent deux formes différentes.
L’autodétermination est essentielle à la réussite scolaire. Un élève avec un trouble des apprentissages se lancera davantage s’il parvient à :
À l’inverse, tout ce qui génère une forte contrainte extérieure (récompense versus punition) ou une émotion négative (peur, chantage, culpabilité, crainte de décevoir) altèrent sa progression. Pour persévérer, l’enfant dyslexique doit se retrouver dans un environnement favorable à l’estime de soi.
La réussite et la motivation sont à la source des connaissances. Non seulement les deux vont de pair, mais étonnamment le succès génère l’engagement, et non l’inverse.
Steve Masson définit deux mentalités pour aborder les apprentissages. Les anglophones parlent de mindset.
Dans les deux cas, l’autodétermination est intrinsèque. L’élève porteur d’un trouble des apprentissages est convaincu qu’il peut dépasser ses difficultés ou, à l’inverse, qu’il n’en est pas capable. Le mindset dynamique est le levier essentiel pour l’aider à s’engager dans l’action. Les études cliniques montrent un rapport positif dans la scolarité. Un enfant qui croit en ses ressources a plus de chance de s’accrocher et de surmonter les obstacles.
Lorsque nous rencontrons la victoire, le cerveau sécrète l’hormone du plaisir : la dopamine. Elle entre dans le fameux circuit de la récompense. Il est souvent mis à la une parce qu’il est la cible des comportements liés à la dépendance. Mais il est nécessaire à notre survie (satisfaction de manger, boire, se reproduire) et à notre évolution (apprendre, se divertir). Dans les études, la notion de plaisir est capitale. À l’école, plus les élèves mènent à bien leur travail, plus ils nourrissent leur état d’esprit dynamique. Bilan : leur motivation augmente et ils sont prêts à relever de nouveaux défis. Grâce au retour positif de l’information (feedback), l’enfant dyslexique peut s’approprier sa victoire. Et chacune vaut la peine d’être célébrée, il n’y a pas de petit triomphe ! Mais pour que ce cercle vertueux s’engage, la tâche à réaliser doit être ni trop facile, ni trop dure. Lors d’un exercice, les études scientifiques estiment le taux optimal de succès à 84 % et le taux d’échec à 16 %. Ces chiffres changent l’angle habituel des tests de connaissances. Apprendre ne se fait pas dans la douleur, mais dans la stimulation positive.
Pour être réceptif à la réussite et se l’approprier, l’élève dyslexique doit y croire. Ses compétences et ses aptitudes doivent être valorisées pour qu’il puisse les déployer. À l’inverse, lui répéter ses fragilités et pointer ses erreurs sans le mettre en valeur est contre-productif. La réitération des échecs entretient la mentalité fixe (cf. point précédent). Elle ralentit considérablement les possibilités de surmonter ses difficultés et de progresser.
L’effet Pygmalion, ou effet Rosenthal (du nom du psychologue qui l’a introduit) est une prophétie autoréalisatrice. Le degré de croyance de pouvoir réaliser une action détermine son exécution. Cette croyance peut être intrinsèque (« Je suis nul pour lire ! »). Ou elle peut être extrinsèque lorsque les adultes définissent l’enfant dys au travers de son trouble (« Tu ne sais pas lire correctement. »). Dans tous les cas, elle est soit un facteur de mise en action ou de démotivation. L’enfant porteur d’un trouble spécifique du langage et des apprentissages (TSLA) a besoin d’un regard constructif et valorisant pour surmonter une difficulté.
Vous savez maintenant qu’il est capital de stimuler l’engagement et le succès de l’enfant. Mais comment faire sans laisser ses troubles neurodéveloppementaux engloutir ses potentialités ni perturber le regard porté sur lui ?
Le cerveau est un organe doué d’une extraordinaire capacité d’adaptation. Il est capable d’évoluer toute la vie et de compenser une faiblesse. Tout apprentissage crée de nouveaux circuits neuronaux et renforce ceux qui sont existants. Lors d’un TSLA, certaines zones du cortex sont moins performantes. Néanmoins, avec une rééducation appropriée (orthophonie, psychomotricité, etc.), elles sont aptes à se développer ou à utiliser d’autres connexions (cf. le recyclage neuronal). L’enfant peut comprendre les incroyables possibilités de la neuroplasticité. Ce qu’il ne sait pas faire aujourd’hui n’est pas figé. Il est capable de surmonter son trouble grâce à :
Il est capable de reconnaître tout ce potentiel pour mieux identifier son fonctionnement cognitif (métacognition). Les vidéos et les livres sont des supports utiles pour soutenir les parents dans leurs explications.
Le jeune dys comprend tout le potentiel de ses neurones. Et après ? Il est important de fournir des rétroactions qui vont stimuler son état d’esprit dynamique. Les adultes sont parfois tentés de mettre en avant les talents de l’enfant pour contrebalancer ses difficultés. Ils constatent généralement que ces encouragements nourrissent peu l’estime de soi de l’enfant. « Tu es super doué en dessin ! » a souvent pour retour « Oui, mais c’est facile » ou « Non, je ne trouve pas ».
Steve Masson conseille d’attribuer la victoire à la stratégie de l’enfant et à ses efforts. Voici quelques exemples pour nourrir le feedback positif et la possibilité de réussir.
Pour mener à bien une tâche, l’enfant dyslexique doit rester dans ce que l’on appelle la zone proximale de développement. Il doit être en mesure de répondre sans être mis en difficulté. Une activité trop simple ne stimule pas suffisamment le cerveau et entretient peu l’estime de soi (« C’est trop facile ! »). Une autre trop compliquée est un obstacle à la progression. Et sa confiance en lui est altérée. Le rapport énergie dépensée versus bénéfice est faible, voire nul. Rappelez-vous, les neurosciences nous montrent que la réussite précède la motivation. Alors, pour encourager l’engagement dans une activité, il doit faire l’expérience du succès.
Toutes les aides scolaires sont indispensables pour définir les aménagements utiles et pertinents pour l’enfant dys. Il y a une interconnexion forte entre les efforts fournis et la récompense obtenue. L’élève porteur d’un trouble des apprentissages rencontre l’échec bien avant qu’un diagnostic soit posé. Sa mésestime et son hypersensibilité ont fonctionné à plein régime. Ne pas valoriser suffisamment ses compétences lui renvoie une image dévalorisante. Il a besoin d’être renforcé dans ses habiletés.
Les aménagements pédagogiques sont indispensables en classe. La méthodologie et les outils utilisés doivent répondre aux spécificités des troubles et des particularités de l’élève dys. Chacun a ses points forts, ses fragilités et des besoins propres. Par exemple, pour une dyslexie, les adaptations portent sur les écrits (quantité, mise en page, police de caractère, etc.). Avec une dyspraxie, les activités exigeantes sur le plan moteur seront ajustées. Par ailleurs, cette organisation pédagogique est régulièrement revue pour tenir compte des progrès de l’élève. Vous l’aurez, le principe est de mettre l’enfant au défi sans le placer en échec.
Les outils numériques tels que Poppins offrent de nombreuses possibilités pour stimuler l’engagement de l’élève dys. Ils interviennent à différents stades de ce processus :
La mise en action s’inscrit dans un cercle vertueux où succès et efforts se nourrissent mutuellement. Dans ce processus, la réussite joue un rôle central : elle amorce une dynamique, en particulier chez les enfants en difficulté. Pour favoriser la motivation scolaire de l’enfant dys, il est crucial de leur proposer des activités adaptées. Elles ne sont ni trop simples ni trop complexes et tiennent compte de leurs besoins spécifiques. L’engagement dans la tâche se renforce et permet à l’enfant de trouver l’équilibre entre l’énergie dépensée et les résultats obtenus. Grâce à la connaissance de la neuroplasticité, l’enfant est conscient de sa capacité à progresser. Il développe une confiance en son potentiel. Quant aux adultes qui l’accompagnent, ils jouent un rôle fondamental. Ils valorisent autant ses tentatives que ses victoires. Ils soutiennent ce long processus dont les bénéfices sont durables et significatifs.
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Avec Catherine Grosmaitre PhD, Neuro-psychologue à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
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